Extrait de Au-delà du regard à paraître bientôt
On est tous arrivé dans
la vie sans avoir aucun contrôle sur l'expression innée de chacun . Devant
les événements de la vie, qui se déroulent nous ne pouvons faire autrement que
de constater les faits. L'existence est une succession d’épisodes à vivre avec
ses joies et ses malheurs, ,peu importe ce que nous faisons, ils arrivent. Nous
n’y pouvons rien, il nous faut les vivre qu’ils soient bons ou mauvais.
Pourtant, un événement
surgit, la teneur ne te convient pas et tu cherches à contrôler la situation.
Tu as l'intention d'argumenter les évidences, en expliquant comment le cas
devrait plutôt être, tu ne reconnais pas les faits, ils ne t'intéressent pas.
Mais, tu as en tête l'idéal de ce que tu aurais aimé voir exister à la place
des faits, c'est ce à quoi tu aspires que tu voudrais mettre en place. Tu
légifères donc tes conclusions de la vie que tu as approuvées être convenables,
acceptables et légitimes, dans lesquelles tu éprouves de la sécurité.
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Ainsi, tous les
événements sont interpellés à être interprétés selon l'entendement de chacun,
les faits sont reniés pour être remplacés par la conclusion acceptable. Nos
traditions regorgent de ces dogmes et de ces sillons tous tracés qui ont établi
les "bonnes manières" de se comporter face aux événements.
Ne le dit-on pas aux
autres comment ils devraient être ? Les traditions ne nous obligent-elles pas à
marcher dans la réplique prescrite ? L'esprit de la masse ne convoie-t-elle pas
la marche à suivre pour te faire monter sur le podium d'une glorieuse vie à
gagner ?
Ces démarches sont issues
de l'éducation, enseignée à la maison et dans nos écoles, tout le monde en
parle. Tout est fait pour que personne ne soit ignorant de la bonne marche à
suivre. Si on te voit réticent à te soumettre, que tu préfères être rêveur et
ne pas te conformer à cette vie toute préparée, on te ramènera inexorablement
sur le circuit pour subir comme tous, la marque incompressible de la norme du
système à obéir. Celle-ci, te mettra dans l'obligation de vivre ce qui a été
décrété et toutes les attitudes sans utilités à la cause du système, seront
poursuivies sans répit par la propagande de la peur afin d'y être soumis.
Car, étant libre de
soumission, tu es un danger à tout ce qui se concocte, tu ne contribues pas à
soutenir l'activité du système. Activité, qui est celle de rallier à sa cause
tous ceux qui ont bien voulu s’y soumettre. Ceux de ce cercle enrôlé à son
service, ont cette tâche de ne pas te perdre, ils feront tout pour te retenir
dans leur tragédie en inventant le prétexte qu'ils tiennent à toi.
Mais, la liberté n'est
pas un ingrédient à mettre en boîte pour être contrôlée et amadouée. Elle ne
peut être vouée au bon vouloir d'un système en dérive qui maltraite la beauté
de la vraie nature des hommes. Pourtant, grande est la souffrance de l'épris,
esclave de ses devoirs, sa vie est en constante demande d'évasion pour ne pas
être confronté à sa condition.
Mais, il y a celui qui
aspire à ne plus s'évader dans ses fantasmes, mais à se mettre devant les faits
afin de voir quelle est la nature de ses peurs qui le hantent. Si tu es
celui-là, il faudra être objectif et être attentif en examinant comment tu
esquives ta vraie nature d'être. Cela te permettra de constater quels sont les
rôles que tu joues et qui cachent le mensonge que tu soutiens.
Trouver à quel genre
d'activité tu dépenses ton énergie à vouloir toujours fuir la réalité de ce que
tu es ; dépend de ton observation à
tes attaches qui fait que tu ne puisses
te libérer de ton envie de jouer le rôle de celui que tu n'es pas. l’enjeu est
de débusquer les racines de tes
prétentions.
Sans
la peur, l'énergie en elle-même ne connaît pas de limite. Sa nature est d'être
libre, elle n'est pas enfreinte par la loi des conditionnements, ni n'est-elle
soumise au formalisme des trains-trains quotidiens et de ses modes de vie.
La
seule vie à vivre est celle qui t'est destinée, c'est-à-dire la tienne. Celle
avec laquelle tu peux exprimer ta joie de vivre, tout en détectant l'illusion
rabat-joie de la peur qui veut te faire entrer dans la norme.
Cependant,
le concept de la peur a besoin d'une cause pour prendre forme, afin
d'échafauder une histoire dramatique. L'histoire, c'est l'illusion qui te fait
perdre pied et cette illusion cultive en toi la fuite, afin de trouver du répit
à ton accaparement d’avoir peur. Mais tu dois y faire face afin de connaître la
teneur des angoisses qu'elle prône, tu vas être étonné de voir que ce sont tes
propres histoires qui te font réagir de la sorte. Tu n'as
aucune raison de fuir en cachant tes propres fantasmes sous le tapis, fais-y
face et tu verras que tu seras libre tout en rigolant de toi-même et de tes
imaginations.
Et
si tu parviens à te connaitre de la sorte, la joie de vivre que tu auras, dans
un monde où les vies sont bridées, la tienne sera une fontaine qui éveille ceux
qui sont dans la morosité de leur fuite. Néanmoins, une telle expression risque
d'être mal comprise et prise à partie par un système qui voudra la mettre en
boîte. Exploitée et aussi parfois exposée aux applaudissements de fans, elle
finira hélas par perdre son goût sauvage.
Cette
machine pensante, aux nombreuses tentacules trouvent toujours le moyen, si tu
n'es pas attentif, à te faire croire aux histoires qui habitent tes désirs et
engloutira l'énergie de ta joie d'être.
Pour
l'ordre établi, l'appétit de la liberté a été et sera toujours la bête noire du
système et ceux qui ont voulu le révolutionner, comme : Martin Luter King, John
Kennedy, les prophètes et bien d'autres, ont été interdits, muselés, assassinés,
emprisonnés, parce qu'ils ont exposé la supercherie des peurs sans fondement.
Car ses peurs restent motivées au seul but de faire exister le système par ton
énergie.
Mais
il n'est pas ici question de changer le système établi, mais de voir en nous
les causes de la présence d'un tel monde.
En
prenant considération le fait, que tu sois bercé depuis l'enfance par la peur à
t’entendre répéter, que si tu n'es pas attentif à l'éducation qu'on te donne,
tu n'auras pas de diplôme pour t'en sortir. Alors, l'ambition de réussir reste
l'angoisse majeure avec laquelle tu construis ta vie. Car prendre part aux
plaisirs que le monde offre, est devenu capital pour toi, tu te fais le
chevalier qui s’en va en guerre pour les avoir et tous les moyens d'y parvenir sont
bons. Ainsi, captivés par cette angoisse de l'espoir radieux, tu crois être sur
la bonne voie. Mais inconsciemment, ce sont des conditionnements qui te
manipulent en te privant de ta liberté et de ta joie d'être. Cependant, au fond
de toi, il y a une petite voix qui aspire à toutes autres choses.
Tout
le problème psychologique de l'existence vient des peurs, la peur de ne pas
être aimé, la peur de ne pas avoir, la peur de manquer, la peur de ne pas être
reconnu, la peur du regard des autres, la peur d'avoir peur. La pensée utilise
la peur, pour émettre le programme qui remplace la joie d'exister, par
l'hypocrisie de paraître. Alors, tu ne te rends même plus compte que tu es en
cage, tu l'as agrémentée de confort et maintenant tu ne te questionnes plus sur
la vie que tu mènes, déconcerté et avec fatalisme tu te dis que c'est normal.
Comme le conditionnement a créé l'habitude de tes actions systématiques qui
obéissent aux peurs, tu vas alors te convaincre qu'il n'y a pas d'autre choix
et tu acceptes cela comme un sort incontournable.
Tous
autant qu'on soit, assujettis par le conditionnement, nous sommes frustrés de
ne pas être libres et vrais, nous avons tous connu ce malaise d'être
insatisfaits avec ce sentiment de vide et de solitude.
On
a tous aspiré à autre chose, mais la peur ne nous laisse pas explorer au-delà
de nos tabous, de nos concepts et de nos croyances.
Ainsi
parce que tu broies du noir, ton aspiration sera de faire quelque chose pour
susciter un changement à ta situation et même là tu ne le feras jamais. Tes
peurs t'en empêcheront, ta vie restera la même, enfermée dans son train-train,
accaparée par les événements. Alors, confinée à cette solitude, ta réaction serait de voir s'il n'y aurait pas
une solution qui viendrait soulager cette sordide monotonie.
Mais
l'activité de cette quête, a été celle des hommes avant toi, ils t'ont laissé
leurs conclusions en héritage, leurs mémoires qui habitent la conscience
t'apprennent à fuir tes peurs pour te réfugier dans l'illusion. Combien de
temps encore y accorderas-tu ton attention, n'es-tu pas au bout du rouleau avec
tout ça?
Depuis
les milliers de décennies, on n'a rien trouvé d'autre, que déceptions et
désarrois, l'état du monde nous le dit, devrait-on y croire encore aujourd'hui
? Je t'invite à sortir de ce carcan.
Pour
la plupart le manège tourne et personne ne pense plus à y descendre. Mais toi
qui as fait tout ça, le cercle vicieux de l'obligation, l'esclavage des
sempiternelles habitudes, il est temps d'aller au-delà de ce conditionnement !
Si
tu as l'insatisfaction de ta vie en main, tu as toutes les raisons pour ne plus
t'y faire enrôler, mais si tu n'as pas une clarté de l'état de ta condition, tu
voudras encore faire des tours du manège enchanté.
Observe
ta vie, ce qui se passe en toi, les dualités, les insatisfactions, le mal-être,
ton petit univers où tu t'isoles. C'est en prenant conscience de cette réalité
dans laquelle tu es, que tu trouveras la raison de te libérer de tes peurs. Où
en est tu ? Que fais-tu de cette réalité ? Résistes-tu de faire face en
prétendant être ce que tu n'es pas ? En jouant des rôles, crois-tu avoir de
l'importance ? Ou peut-être te
dis-tu, je suis dans cette tourmente je ne peux rien y faire, alors, l'excuse
est donnée pour ne pas descendre du manège.
Donc
pour laisser le vieux et ton passé derrière toi, il faut que tu t'aperçoives de
ton insatisfaction à la vie que tu mènes, sans vouloir l'effacer pour enrayer
le mal-être. Car si tu cherches à t'échapper de l'état dans lequel tu te
trouves, tu te coupes de la possibilité de voir vraiment ce qui se passe en
toi.
Quand tu fais cette
non-action, que tu laisses le malaise être, afin de voir ce qui se trame en toi,
c'est l'humanité que tu découvres. Tu ne fais pas une telle observation pour
gagner quelque chose de plus, car l'ordre qui adviendra en toi sera un don
destiné à l'humanité enfoncée dans son désarroi. C'est un service rendu à l'humanité, ton égo
ne trouvera aucun intérêt à agir de la sorte, c'est une action désintéressée
destinée aux plus grands nombres, aucun intérêt pour le "moi/je".
La
grande illusion est là, se faire croire être important dans les actions que tu
mènes pour l'autre. Mais l'intérêt sou jacent est le tien, une gloire de plus
pour parader, si bien que tu ne portes aucun intérêt à la réalité des faits, tu
continues à soutenir le sort de l'humanité tel qu'il est.
Car
pour toi, faire une action où il n'y a rien à gagner, où aucune attention ne
t'est rendue, ne rentre pas dans la nature du fonctionnement du mécanisme de
tes pensées. Une telle action désintéressée demande l'abandon total de l'action
de la pensée, là seulement peut naître l'amour.
Dans l'activité de la
pensée il y a un grand paradoxe, on parle de liberté, de paix et de fraternité,
on voudrait faire des actions pour démanteler le système qui conditionne cette
liberté. Mais pourtant on agit avec un sens du moi dans toutes nos actions
quotidiennes, dans l'indifférence de la souffrance de celui-ci subit
l'agressivité du système que tu cautionnes.
L'homme
existe, sous la perspective de s'être identifié aux expériences acquises du
passé, l'entité que l'on se dit être n'existe pas, car c'est la projection qui
est faite de soi en un concept.
Pourtant, c'est elle qui prétend vouloir faire un monde meilleur et elle
s'active à faire tout pour que l'humanité soit à son goût, la rendant plus
sociable, plus juste en lui inculquant les états de bontés à atteindre. Mais
l'histoire nous dit autrement, les faits sont là, toutes les actions de cette
entité ont enfoncé l'humanité dans la confusion et l'esclavage. Car ce sont
uniquement ses intérêts qui sont concernés, ils divisent en s'isolant des uns
des autres pour mieux régner sur ses privilèges.
Quand
c'est la fin de toute l'activité du "moi/je", il y a l'éveil d'une
perception à la réalité de ce qu'il y a vraiment et l'action qui s'y mène, est
créatrice.
Le
penseur, "moi/je" avec toute son activité à produire et poursuivre
l'illusion d'une satisfaction, est l'entité faite de substance matérielle, liée
au monde de la forme qui fait régner le temps.
Un
centre d'intérêt fonctionne que si les choses existent : des images qui se
véhiculent en prétention et l'accumulation de tout ce que la pensée a fabriquée.
C'est
une substance versatile non fiable et futile, de l'illusion matérialisée au bout
de tes sensations qui sont en demande de satisfaction.
Ton
activité est celle d'engranger et non pas celle de semer, c'est avec cette
action d’amasser que tu veux gagner de la notoriété, qui matériellement ce
manifeste par l'accumulation de tes biens physiques et/ou intellectuels liés à
ta situation sur l’échelle sociale.
Tout
cet affairement que nous avons, est l'aboutissement de nos vies à nous isoler
en érigeant des défenses, d'où se créent la méfiance pour les uns et l'envie
pour ceux qui aspirent aussi au confort.
Tout
ce que la pensée fabrique se manifeste dans le monde visible, en ces lieux,
rares sont ceux qui sont prêts à abandonner leurs acquis.
Le
monde est construit de l'activité de "moi/je", ses intérêts sont ceux
qui attisent les guerres dans le monde.
Mais
voyant la souffrance que cela crée, il n'y a pas la responsabilisation de nos
actes, l'acte d'accuser les autres donne à chacun le droit de s'adonner à ses
activités mesquines, cette façon d'agir a pour effet de renforcer le courant de
l'activité vers son but à diviser, conquérir et rendre esclaves.
Les
uns aspirent au mal, les autres au bien, mais ce n'est que la dualité d'un seul
mouvement qui aspire à gagner du terrain pour ses intérêts. Tous deux
concourent à la satisfaction d’un soi et
cette façon de vivre met le monde dans un grand désarroi de méfiance et personne n'a la paix.
La
paix n'a rien à voir avec combattre ce qui est mal, pour le remplacer par le
bien, la paix c'est quand tu ne fais plus rien pour faire exister ce que tu
crois être bon ou mauvais. Tout cela ne sert qu'aux intérêts de ton bien-être
personnel, tu te sers de ton expérience passée pour décréter ce qui va rendre
service à ton confort.
Tu
veux seulement vivre tes plaisirs, comme bon te semble, sans te soucier de
l'impact de tes actions sur la vie que tu fabriques.
Même
l'ermite, retiré de tout, sur sa montagne, créant sa situation de bonheur par ses
désirs et ses envies, est cependant séparé du reste du monde par son idéal, la croyance qu’il a de comment la vie devrait être.
Ainsi sa vie est divisée de toutes les autres vies.
Alors,
quel est donc l'état d'un esprit qui ne va rien créer à travers l'activité de
ses pensées ? Quel est le genre de monde qui va être manifesté ?
Si
tu t'y intéresses, il faudra que tu te libères de l'envie de devenir la
notoriété respectable, du besoin d'être satisfait par tes croyances, de
systématiquement te soumettre aux traditions et aux peurs de ne pas exister.
Car, la paix commence là, en soi, quand tous ces problèmes sont balayés.
Mais,
quand la division et la dualité de nos insatisfactions sont en effervescence,
le conflit annule la paix en soi et matérialise dans le monde les horreurs que
nous connaissons.
La
vie n'est pas l'existence d'un concept, c'est une réalité qui est à vive, sans trace
de projection ou de nostalgie. Cette nouveauté de chaque instant qui est vécu,
doit être laissée aussi à lui-même, parce que constamment des événements neufs
surgissent et eux aussi sont à être laissés là.
Se
défaire de ce que l’on a aimé, sans laisser aucune mémoire du vécu s'installer,
c'est ce que tu dois faire, sans t'y attacher, même si c'était la plus belle
chose de toute ta vie. Tu ne tiens plus à rien, parce que tu vas devoir saisir
la prochaine vague de nouveauté qui sera aussi sans trace du passé. C'est une
succession de moment présent à vivre où il n'y a pas de but à atteindre.
Mais
la pensée dira ce qui s'est passé hier, c'était bien ! J'aimerais encore le
revivre. Mais ce plaisir que l'on veut encore n'est que mémoire morte, souvenir
de joie vécue. Chaque instant tu dois être prêt à entrer dans la danse de la
vie à vivre, car si tu es épris de tracasseries et de nostalgie, tu ne
connaîtras pas la beauté d'être toi même.
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