Peut-on concevoir la possibilité de
laisser les tracasseries en dehors de notre vie et d’en être libre ?
Et si à l’intérieur de nous, au
plus profond se trouvait le silence sans aucune
tracasserie.
La tracasserie appartient-elle au
monde de nos idéaux ?
Est-elle une substance psychique
qui se fabrique de toute pièce, qui attire en nous le vouloir d’y prendre part, puis c’est le piège… nous voila accaparés ?
Ce sont des pensées qui nous
invite à vouloir gagner quelque chose, finalement on pense gagner mais en fait se n’est que la poursuite de nos propres désirs. Tous nos rêves
fabriquent l’espoir et leurs poursuites sont nos tracasseries de ne pas les
atteindre. Elles se concrétisent matériellement dans la vie de tous les jours, exemple :
« j’ai un manque d’argent et toutes les pensées en moi s’activent sous
forme de peur» cela crée la tracasserie de ne pas en avoir.
On se rend la vie compliquée …
Pourtant personne ne dit arrêtons pour
voir si on peut agir autrement que par la peur. Mais rien n’ait fait, c’est toujours la course au soulagement de l'emprise des
tracasseries, où on invente l’idéal, le beau concept de comment la vie devrait être,
mais rien n’est différent ,la vie reste misérable les pensées continuent de perturber
l’esprit et un état de mieux être est demandé .
Aller voir là ce qui se
passe... , c’est aussi se donner la possibilité de faire quelque chose, mais se plaindre de
la situation ne changera rien, la solution de nous plaindre soutiendra davantage
de tracasseries.
Celui qui ce plaint de son sort
sans arrêt et pleure sur lui-même, se
complait dans ses problèmes et ne sait pas vivre libre sans tracasserie, il les
accumule et finalement cela devient pour lui un réconfort de les avoir, c’est
une manière de fuir sa solitude.
Personne ne prend le temps de
savoir s’il y a une vie à vivre sans inquiétude, en dehors du traintrain. Tous
disent que c’est impossible et ont accepté le fait d’une vie à rabâcher
toujours la même chose.
En se penchant sur le problème de la tracasserie on peut voir qu'elle est liée au monde physique d’une vie quotidienne, être
mère au foyer, ouvrier, PDG, l’activité de milliers de personnes, c’est l’activité
qui se passe dans un monde physique où des besoins se font sentir. Besoins pour être performant dans le rôle que
l’on a, et si je ne peux pas avoir tous ces nécessités, j’aurai la peur de ne
pas paraître comme il faut dans le rôle que je me suis identifié.
Donc on se crée un monde où la
tracasserie est assurée.
Mais laisse à croire que, si quelqu'un est
un tant soit peu intéressé par la
vie, par la paix, il essaiera de faire quelque chose , mais bien
souvent on est plutôt attiré par des
parades pour éviter la tourmente de nos
tracasseries, on cherche un peu de bonheur que l’on se donne en réconfort, on
s’offre une toile de ciné, un bon resto, de la télévision où un voyage exotique,
quelque chose qui nous sortira de l’ordinaire.
Là, pendant un petit moment la tracasserie
sans va, mais jamais on va voir comment arrêter la tracasserie, parce que, après toutes ces doses de perfusions, la vie à vivre reste toujours la même à affronter ; ainsi toute la vie n’est faite que de réconfort
et on ne s’occupe jamais d’éliminer le problème.
Alors y a-t-il une existence qui
puisse être libre de l’emprise de la déception ?
Avant tout, s’avancer sur un tel
questionnement, demande qu’une grande
profondeur , qu’elle soit investie par un esprit sérieux et passionné de
connaitre l’au-delà de ses peurs, quelqu'un qui en aura fini avec le réconfort et
qui aura compris que le plaisir égare l’attention. Car il faut être attentif au
mouvement qui dérègle l’harmonie, il
faut l’observer pour comprendre la supercherie, car il y a dans cette découverte
de la joie et cette joie est le fonctionnement
d’un esprit libéré de l’emprise de l’illusion .
S’il y a alors une pensée qui
vient pour interférer ta joie et que tu n’es pas attentif à son mouvement tu
créeras l’opportunité à cette pensée de
voler ta joie d’être. Vois-tu, que l’inquiétude
qu’apporte la pensée est une fabrication de notre manque d’attention à ce
qui se passe en nous. Mais, il s’agit ici de voir s’il est possible de vivre
sans aucune tracasserie qui égare l’esprit dans une frénétique recherche au
bonheur illusoire.
Quand l’esprit n’est pas en fuite, qu’il y a nulle part où aller qu’il reste
avec la situation qui a surgi, sans se laisser être accaparé par les demandes que
diffusent les pensées, il y a sérénité et en son sein surgit une action
intelligente qui dépasse l’entendement des hommes.
Rare sont ceux, à avoir observer le système qui fabrique les
tracasseries et qui ont respiré cette
joie d’être ?
Visiter la machinerie que nous
sommes, c’est possible , tu peux la voir ! Mais il faut être attentif sans juger
sans prétendre que c’est bien ou mal , juste la voir pour ce quelle est,
mais il faut que tu sois libre de tes propres opinions pour pouvoir faire cela.
Ce qui se passe, c’est que
l’embarquement de l’esprit qui obéit à la raison des pensées, fabrique le monde
que nous connaissons tous et qui génère de la souffrance à cause du rêve qui se
projette dans l’ambition de l’espoir, cette
souffrance est de ne pas vivre la vie qu’il y a à vivre
Vas voir comment ces choses nous
envahissent... Tout simplement elles nous accaparent l’esprit parce
que l’on n’est pas attentif à la joie. Cette joie de voir le beau ciel bleu, l’oiseau
qui prend son envol. La beauté nous raconte comment être sans
tracasserie !
Mais cette douleur, cette
angoisse, comment naît-elle, quel est le
facteur qui l’a fait surgir ?
Qu’est ce qui fait qu’on a envie
de ce plaisir pour atténuer cette douleur, c’est quoi cette douleur que l’on
ressent quand on est inquiet, c’est de la peur, non ! Pourquoi ? Pourquoi
faisons nous un drame de ce qui pourrait arriver et pour ensuite aller se
barricader de sécurité pour ne plus avoir peur. Mais l’action de se fabriquer un monde de barrières nous protège-t-elle vraiment, ou a-t-elle
seulement pour cause de nous isoler derrière nos carapaces ? Tout ceci crée de la division, de la méfiance
envers l’autre et cette sécurité devient un piège où l’esprit s’emprisonne et
cherche désespérément une issue pour exprimer sa vraie nature, qui est d’être
libre. Tout en s’afférant au réconfort, le piège se referme sur lui-même, le
désir de le poursuivre crée encore sur son chemin, l’attente, l’angoisse,
l’espoir d’avoir. Tout cela se répète dans le fonctionnement des automatismes
de la pensée, ce sont les sempiternelles
demandes de nos désirs.
La vie que nous vivons chaque
jour nous mène, à travers nos demandes insensées et nos actions se répètent
d’habitude en habitude, un éternel cercle vicieux lié au temps, un temps qui
est indispensable pour accomplir les buts choisis d’où sont inventé les
lendemains meilleurs.
Ce temps qu’il faut pour assouvir
son désir est la route où se trouve les embûches de toutes proportions, qui sont nos tracasseries à surmonter pour atteindre l’assouvissement.
Toute l’observation du mouvement
de la psychologie humaine prend
ici un sens et t’interpelle à prendre les rennes pour ne pas être livré
à l’instinct inconscient qui dicte comment les choses devraient être. Ce ne
sont pas les événements qui doivent prendre possession de tes réactions, mais
c’est bien toi qui doit en être le maitre, afin de
garder ton calme. Sans les yeux rivés sur cette paix la joie d’être sera démolie par les
événements et l’esprit accablé par toutes sortes d’émotions réagira pour fuir et obéira aux désirs
éphémères.
En fait, tu es un
programme qui obéit à son conditionnement. Tu as hérité de toute l’histoire de
la race humaine sa mémoire passé, modernisée par des conclusions d'aujourd’hui, mais qui ne dépasse pas l’inconnu, tu es un paquet de mémoire qui a ses limites
aux frontières de l’inconnu, interdites d’entrées part tes peurs.
de ces mémoires se programme les conclusions de comment
les choses devraient être. On a tous ce combat de tracasseries en nous, qui
fait qu’il y a des actions qui se passent sans notre avis, on réagit mécaniquement,
un mécanisme qui ne nous donne pas la chance de réfléchir, parce que son
mouvement est systématique.
Il est donc très important
d’observer ce qui s’appelle moi/je, l’héritage commun à tous qui converge en
chacun et avec lequel on s’est identifié pour être reconnu dans les relations quelles soient collectives ou intimes.
Elles constituent le fil de l’accaparement qui fait mouvoir l’activité des
hommes sur les sentiers battus. La paix de l’esprit ne peut exister si elle est
engloutie par ce flot mécanique et conditionné de la pensée, l’activité de la vie quotidienne à courir
après le répits que le plaisir donne.
Mais arrêter cette activité, pour
passer à un mode d’observation demande
beaucoup d’attention et de vigilance et le faire est très intéressant, on
apprend alors ce que l’on est sans les
idées de ce que l’on devrait être, parce que dans l’attention il n’existe
pas celui qui mesure, celui qui mesure étant
l’activité des pensées qui juge, qui est aussi l’activité du moi /je.
Dans l’observation la peur et
celui qui a peur ne sont pas dissociés, c’est
un seul et même mouvement, l’action de celui qui a peur et qui cherche à contrôler
ses peurs, crée de la division au sein de lui-même et empêche la perception d’être
un seul tout, l’action empêche l’observation d’être.
La connaissance de ce que nous
sommes ne peut se faire que d’une manière
entière sans l’intervention de celui qui observe, il ne reste que
l’observation qui est celle de la
connaissance de soi.
Face à la peur… sans la réaction de
celui qui veut faire quelque chose pour ne plus avoir peur , la laissant être ce qu’elle est, non épris de ce qui pourrait arriver. Alors un
tel esprit sera libre d’agir autrement que par la peur.
Mais tout ce qui se vit aujourd’hui
est basé sur la fuite de la peur de ne pas être reconnu, c’est la cause d’une
société divisée et dépourvue d’harmonie.
Pris sous les projecteurs des
normes où il faut payer son loyer autrement on sera clochardisé, cette crainte ne nous
fait-elle pas faire n’importe quoi ?
Même s’il est question d’aller
travailler dans l’usine d’armement du coin pour satisfaire à la peur qui rôde,
ne serions nous pas tenter par le salaire alléchant afin d’apaiser la peur de
ne pas exister ?
L’ironie de cette nouvelle situation sera étouffée par l’indifférence et la banalité de la vie,
et voilà encore notre état mécanique par lequel tout questionnement sur le bien fondé de nos actions est bannie, ainsi toutes les
tracasseries de l’humanité qui mènent au désarroi sont basées sur les besoins que nous pensons essentiels.
Tous raconte que si tu fais
autrement que ce que la norme a prescrite,
tu ne pourras pas être reconnu , alors il y a ceux qui deviennent marginaux,
ils se retrouvent dans les bois, isolés de l’affairement de la société,
refusant le modernisme, se contentant des produits de la terre. Ce sont des actions qui se trouvent être aussi
la fuite vers un mode de vie qui leur apportera satisfaction, mais c’est la même
escalade au désir.
Lui aussi le marginal qui se met
en dehors de tout, qui dit je ne veux plus côtoyer la pression de la société et
bien c’est cette pression qui a fait de lui le marginale et son mode de vie. Mais le centre à satisfaire reste
le même, le même mouvement vers la perfection qui demande du temps, où est aussi
côtoyé l’attente et la déception.
On en revient toujours à aller débusquer
les causes de la peur pour pouvoir régler le problème de nos hypocrisies , sans
cette démarche pour découvrir ce que
sont les pensées qui sévissent en nous, il y aura toujours d’autres fuites avec des idéaux alléchant , qui produiront aussi
leur lots de tracasseries. L’idéal créera toujours de la division celle qui se
protège derrière l’assaut des autres idées.
A travers les idées que l’on aime, celles qui deviennent nos croyances, nous
nous y attachons… oh combien
réconfortantes ! Pourtant en
attendant le réconfort , en attendant d’être aimé nous ne faisons que demander
et celui qui erre à tendre la main pour être satisfait n’a rien à offrir. Un homme libre de ses
espoirs , n’attend plus rien de personne et est libre de toutes tracasseries.
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