vendredi 30 janvier 2015

Au-delà de la conscience , comprendre irréalité de ta réalité.

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   Guy ROGER                                   














Au delà de la conscience













Au-delà de la conscience que se passe-t-il vraiment que nous ne discernons pas ?Nos sociétés sont-elles vouées à l'angoisse d'une vie aux lendemains incertains ? Y a-t-il un complot qui nous garde préoccupés à la recherche interminable de jours meilleurs ? Y a-t-il une menace qui contrôle notre précarité afin de faire perdurer l’angoisse du manque ? Et à qui profite le crime ?
            La réponse est évidente, il y a une volonté de fer qui accroît son poids pour l'acquérir un pouvoir sans précédent sur la grande majorité, celle-ci se retrouve alors grisée par son désir de vouloir changer sa condition d'oppressée. L'histoire nous mène toujours à cette ultime montagne vertigineuse, où la révolte est inévitable et se termine dans des bains de sang où finalement personne ne trouve, ni refuge, ni sécurité et ni tranquillité.
Avec l'inquiétude grandissante de l'état de nos gouvernements, de plus en plus corrompus et assoiffés de pouvoirs, nous nous appliquons pour la plupart  à vouloir défaire toute l'absurdité de ce qui a été mis en place, en brandissant des drapeaux sur les places publiques pour manifester notre indignation.
Il y a toutes ces aberrations de la machine sociétale, pour laquelle nous avons tous participé à la mise en place par le fait de la condition intérieure de chacun, celle de toutes les actions et réactions de notre système émotionnel qui tisse les relations humaines et s’avère être le résultat de nos sociétés.Haut du formulaire
C'est toujours le même processus qui soutient la plus importante activité de l'homme au sein d'un mécontentement, c'est cette dépense d'énergie à notre soif de sécurité. Toute cette activité est le facteur d'une demande au changement et dans cette insatisfaction qui règne au sein de la confusion que nous vivons ; tous tirent vers eux les rênes, pour avoir le gain du plaisir afin de pacifier ce manque, qui semble toujours être la cause de cet acharnement pour trouver la sécurité réconfortante.
Aujourd'hui, rien n'a changé, cela a été ainsi de tous les temps, depuis les sociétés tribales, passant de Jules César, aux dirigeants de notre époque. Toute l'histoire et son activité changeante apprend à l'homme à craindre l'avenir. Se berçant de son angoisse, il a toujours voulu croire qu'il y a une paix à trouver en s'enfermant dans ses forteresses de confort.
Il veut surtout que la route vers l'accomplissement de son désir soit libre d'obstacle pour accéder au rêve qu'on lui donne de rêver.
Mais personne dans sa démarche, n'est conscient que l'ambitieux laisse toujours derrière lui un désert sous les traces de son piétinement. L'homme a toujours été angoissé par le temps qui passe et dans ses activités il est toujours à la recherche d'un miracle qui lui apportera une réponse à son angoisse de ne pas savoir. Il n'a plus la capacité de réfléchir seul, il ne se dérange pas de sa position de confort dans laquelle il a été moulé, il accepte ce qui se dit. Il dépense plutôt son énergie à combattre, afin de pouvoir vivre dans l'espérance de ses idéaux qui lui procurent du réconfort instantané.
C'est ainsi, que va l'activité de l'homme sur la terre, il ne connaît que le brouhaha de son propre désir et ne conçoit pas le silence de son cœur.
Bas du formulaire
Ainsi nous avons en nous ce processus de l'attente de jours meilleurs qui nous rend vulnérable aux promesses que nous font les premiers venus. Aussi nos dirigeants se sont infiltrés et ont bâti leur empire sur notre bon vouloir et nous sommes devenus obéissants aux lois, aux règles et à toutes sortes d'autorités, qui brandissent un idéal.
Ainsi ce petit monde marche comme ils l'entendent. En dépit des protestations, suite aux insatisfactions grandissantes, les choses ne changent pas pour autant, il y a toujours des hommes, des femmes et des enfants qui meurent de faim chaque jour dans le monde. Les guerres se produisent quand même pour des raisons ambigües, qui  s’avère être la motivation d’un  pouvoir manipulateur, retirant ainsi des enfants à leur mère dans des déchirures de profonde tristesse et de souffrance, créant une haine qui s'active à réagir, sans raisonnement sur son sillage.
Le regard sur ces faits incontestables, n'est pas ici une connaissance pour prendre parti dans le but de vouloir trouver une action afin de défaire toute cette tragédie. Cela a déjà été l'intention de toute une décennie de générations qui ont toutes voulues changer la donne et dont l'aboutissement, était davantage de problèmes à résoudre.
Ce désordre doit être perçu dans son rouage profond afin de permettre l'observation des raisons fondamentales qui a dévié l'homme de sa capacité naturelle à agir dans l'harmonie. L'observation du fonctionnement interne de la psyché dans son mouvement, est primordiale afin de dissiper la décadence chaotique qui existe et qui est le résultat qui infeste nos sociétés.
Une vision objective est nécessaire, car autrement elle entraine le regard de celui qui en souffre à agir dans le feu de l'action, sous l'emprise de l'instinct par la violence et la haine.
Dans le mouvement interminable que la pensée cultive, la plupart des individus dissipent leurs énergies à réagir pour se protéger de la souffrance en inventant toutes sortes de méthodes qui s'avèrent être une fuite à leurs problèmes.
Il est donc nécessaire d'observer le mouvement du phénomène au sein de notre conscience où cette activité a pris corps pour pouvoir appréhender l'ampleur de son impact sur nos réactions. Car avant de se manifester à l'extérieur dans le monde, elle a commencé à se manifester dans les activités de la vie quotidienne de chacun d'entre nous.
Au sein de nos relations, depuis l'activité de nos propres consciences. Nous avons tout simplement fait le monde qui ressemble à ce que nous sommes profondément.
Si l'attention est distraite à l'observation que nous faisons, l'observation n'est alors plus possible car celui qui observe se retrouve à nouveau absorbé dans l'activité à vouloir changer, afin de ne pas affronter en face ce qu'il y a à voir.                          
L'escalade vers l'angoisse prend le dessus dans la crainte que la vérité qui est, refasse surface, alors un observateur distrait, emporté par l'activité de la pensée, crée de toutes pièces ce que la vérité devrait être. Une image se met en place, il n'y a plus d'observation, mais c’est l’activité de la pensée, un  brouhaha qui empêche toute observation du mouvement interne. Là, des effets apparaissent, elles se propageront nonchalamment à l'insu d'une attention en berne et perpétueront le genre de vie que nous connaissons.
Aussi, l'observateur doit voir sans la distraction des pensées par lesquelles il mesure, il doit être libre de tout jugement afin de rendre possible l'exploration et appréhender tous les faits qui s'y déroulent.
Nous ne réalisons pas, pour la plupart le pouvoir de l'illusion. Quand tous nos sens sont assujettis aux plaisirs, nous nous identifions au bien-être que cela procure et nous en voulons encore, mais avec cela vient la frustration de manquer et se développe, l'agonie de l'isolement.
Ainsi la distraction nous éloigne des faits réels de l'existence et crée la chaine d'une escalade de détresse et de confusion, à jamais, séparée de la beauté. La plupart d'entre nous vivons cela sans connaître autre chose, seulement peut être, quelques rares flashes de réalité, mais l’ensemble de l’existence reste un paquet de confusion. Nos sens ont accumulés tant de connaissances et sont maintenant obtus dans leurs demandes ne sachant plus considérer autre chose, en dehors de ce que la connaissance a prescrite sur les registres de nos conclusions. Son impact est déroutant étant donné l'ampleur du phénomène qui a divisé la perception de la vie dans son ensemble pour la réduire à celle de la vision de l'individualisé. Celui-ci croule sous le poids de ses conclusions le bornant à une perception de la vie que par les idées de  ce qui devrait être par ce qui aurait dû être, n'acceptant plus ce qui est.
Ainsi la plupart d’entre nous sommes pris dans les limites de nos savoirs et nous nous adonnons à une déconcertante attitude de fatalité, car la même activité, inexorablement se perpétue, telle un ruisseau grandissant en rivière puis en fleuve au fur et à mesure des générations. Dans les mouvements de nos sociétés comme dans nos vies intérieures, voir la réalité derrière le regard corrompu par le faux, relève du miracle.
Cette approche demande une terrible et sincère attention à observer ce qui se passe vraiment. Et comme l'illusion domine la perception de celui qui observe, il n'y a pas d'observation, mais une continuité d'interprétation, traduite dans un langage de désir. Le regard doit être balayé avant tout de son propre désir de voir.
Si le fatalisme est la descente vertigineuse vers l'abîme, où tout se désagrège de clarté, alors dans ces lieux, même le raisonnement le plus perçant sera bercé d'illusions. Nous nous sommes toujours donné des issues de secours à ce que nous avons peur de voir. L'immensité reste un mystérieux domaine peu fréquenté. L'enseignement qui est propagé, est la propagande de toujours mettre des barrières d'interdictions aux frontières où se terminent nos connaissances. Ainsi nous nous disons à nous-mêmes, «campons sur la vérité des conclusions et des expériences» contentons nous seulement de miettes, satisfaisons nous de conclusions qui font partie du cadre de ce que nous savons.
Il y a dans l'activité des hommes une sorte de fuite, dédiée à l'angoisse de rencontrer un vide, il y a cette crainte de se retrouver seul avec ce vide silencieux. Ce néant que nous constatons à la limite de notre connu, que nous ne voulons pas voir en face à cause de la détresse que cela implique, celle de devoir abandonner le petit monde de nos habitudes. Pourtant, tout engagement que nous prenons à le combattre, rend cette chose plus menaçante, c'est pour cela que nous nous adonnons à la course, celle de gagner de la sécurité, nous la voulons pérenne et toute notre énergie se dissipe là, à s’accrocher à ce qui nous réconforte.
 Nous déballons toutes sortes de théories, pour nous protéger de l'angoisse, ce qui produit un brouhaha de confusion et dans cette course quotidienne à nous sécuriser dans des poursuites sans fin à l'assouvissement de nos désirs, l'esprit s'attache, et nous devenons dépendants du plaisir.
Le sens de l'existence est rendu ridicule, il n'y a pas de répit à l'interférence du brouhaha que la pensée impose, nous y sommes épris et à part cette cause, il se développe une insensibilité à la beauté du silence.
Nous recherchons toujours dans l'agitation de toutes nos activités, la compagnie de nos amis, de nos compagnons, de nos biens matériels, en fait tout ce qui nous procure du réconfort. Nous sommes dépendants de toute l'agitation de nos quotidiens pour un peu de vivacité à nos vies monotones. Il y a cette constante activité de l’action de l’espoir  à résoudre cette insatisfaction d'être dans le doute, dans la solitude, dans le désarroi d'une situation qui nous échappe et que nous voulons pouvoir contrôler à notre avantage.
Nous voulons que quelque chose de magnifique nous arrive, nous la cherchons à travers plus de connaissances, à travers quelques idées exotiques qui pourraient combler le manque et l'ennui qui nous instiguent. Nous voulons remplir nos vies de choses qui nous ferons oublier la médiocrité de ce que nous vivons. C'est cette angoisse d'être habituellement vide de sens, qui anime nos faits et gestes, même si nous nous adonnons à toutes éruditions et que nous nous entourons de confort et de réconfort. Aucune de ces choses ne pourra changer ce sentiment d'incertitude et d'ignorance.  L'immensité de la vie ne peut être appréhendée par tout ce que l'homme a su mettre en place.
Ainsi chercher la lumière, n'a aucune valeur en soi, si les ténèbres dans lesquels nous sommes, ne sont pas rendus visibles par notre propre lumière. Faire face à la réalité de cette vie et de tous les mensonges qu'elle comporte, est le pas pour la libération de l'esprit vers l'incommensurable.
Les idéaux et les croyances sont communs à la vie de nous, les hommes, à vouloir débusquer une réalité autre… que ce qui est à être vécu. Ainsi nos quotidiens deviennent un affairement à la course effrénée de choses qui devraient être au lieu de vivre uniquement ce qui se passe vraiment. Nous passons notre temps à vivre pour atteindre l'état d'une vie qui devra exister plus tard, ne nous apercevant pas que la seule vraie vie à vivre est la réalité de maintenant qui ne peut pas être changée.
Les idéaux et les croyances nous projettent dans des futurs romanesques d'un monde meilleur, ou l'attente et l'espoir se convergent pour donner une instabilité névrotique et perturbent la vision de celui qui aspire au moment présent. Dans l’activité coutumière que nous avons, celle de combattre l'état des faits, cet état que nous voulons renier pour atteindre son idéal, il y a fuite d'un état vers un autre, ce qui crée toute l’activité de la pensée désireuse, qui sera dans le reniement des faits réels.
Cette activité de l'ambition à un mieux-être, est l'activité principale de la conscience, un produit de la propagande du désir, un mouvement dans la conscience que toute l'humanité partage. Qui fait de l'expression de nos sociétés le reflet du soi, convoyé par la masse, rendant conforme le cheminement et normalisant les comportements vers l'ultime plaisir de la jouissance à atteindre. Mais par la nature même de toutes les informations que nous avons captées au sein de cette conscience nous avons appris à nous enorgueillir à nous considérer unique, avec un sentiment d'être séparé de tous ceux qui partagent cette conscience. Cela donne un sentiment d'importance à la personne à laquelle nous nous imaginons être, limitant nos propres capacité d’être.
Vient alors la peur d'explorer au-delà de cette compréhension prescrite de l'individualisme, faisant de son isolement le facteur d'une séparation, divisant les hommes dans les conflits et se protégeant derrière des barrières de plus en plus hautes d'idéalisme contre tout atteinte d'être soumis à la souffrance. Ainsi, perdu dans son petit univers, il perd la réalité de sa vraie nature, qui est la joie de l'unité, sa vraie grandeur.
Les barrières sont les illusions que la pensée fabrique, elles donnent tant de réconfort, nous ne voulons pas savoir que cette réalité n'a pas de matière ni de fondements factuelles. Nous refusons que le confort de cette idée ou de cette croyance soient dévoilés comme non fiables, dans la réalité d'une illusion que nous voulons bien lui donner. Nous résistons donc à la perte éventuelle de ce sens de sécurité, que nous avons idéalisé, nous la défendons férocement.
Il y a une grande difficulté, à voir au-delà de la connaissance des normes établies, de prendre conscience de ce qui se cache derrière les perceptions dictatrices qui nous ont accommodées. Cette confusion est une entrave à la sérénité de l'esprit et vient du fait que la configuration mentale de nos trames de pensées, ne tolère pas le fait, que lui soit retirée la gloire qu'il y a, d'avoir récolté de l'importance.
Plus il y a accumulation d'importance, c'est-à-dire plus d'images de soi, plus la vie à laquelle nous nous sommes identifiés, va donner des émotions à fleur de peau et sera résistante et butée à ne pas considérer qu'il y a quelque chose d'autre au-delà de son entendement.
Il y a là un refus catégorique à la réalité que tous idéaux et toutes croyances conduisent à la propagation de la souffrance. Cette résistance provient du pouvoir hypnotique de tout le stockage des connaissances acquises, que nous ne voulons pas laisser, parce que cela nous donne l'identité qui nous rassure.  Car nous n'aimons pas l'idée de n'être rien du tout, pourtant c'est ce que nous sommes et  tant que nous nous identifierons à une apparence, et que nous prendrons goût à nous faire valoir dans l'importance que cela nous donne, nous ne pourrons pas connaître la beauté de l'amour qui fait tout à partir du rien.
La mémoire s'avère être un appui à l'importance que se donne l'égo pour exister, car il y a identification à la valeur du penseur, qui n'est pas différent de la pensée qui surgit de sa mémoire. Cette pensée active toutes les émotions et l'émotion n'est pas un mouvement séparé de celui qui la vit. Nous sommes la projection de tout le mouvement de notre psychisme et aller à sa rencontre demande de l'observation sans jugement pour percevoir toutes les pertinences, les tendances, les résistances et les conflits de dualités que cela implique. La difficulté est de sortir des sentiers battus piétinés par des milliers de générations, c'est la cause comportementale génétique des modes de vie répétés où se sont installés, la routine du confort et les comportements stéréotypés.
Nous cachons à nous-mêmes tout autre comportement ou perception inacceptable de l'opinion reconnue. Pour cette raison nous restons à la périphérie de tout ce qui est fondamental, là où nos activités quotidiennes ne nous y conduisent jamais. L'affairement est les rôles qui se jouent, avec de rares instants de répit, où parfois se dévoile la réalité qui est ensuite immédiatement envahie par toutes sortes d’interprétations,  aussi jamais l’esprit ne s'aventure au-delà des sentiers battus.
Nous n'abordons ainsi jamais l'exploration de savoir ce qu'est le fonctionnement des pensées qui nous habitent, elles sont pourtant déterminantes, car elles sont les réacteurs en chaînes du contenu de la conscience.
Il y a une pression énorme, dans tout ce mouvement qui converge à donner le ton sur lequel doit se jouer l'activité humaine.
Il est peut-être difficile d'admettre que tout le mouvement de la pensée est celui que partage aussi autrui ; chacun de nous est pris dans le résidu de toutes les mémoires qui influencent les réactions. Notre résistance à cela est elle-même un conditionnement où la pensée a son dessein, de planter la croyance que chaque conscience est unique et ne pense que par lui seul.

Il y a dans ce qui est énuméré peut-être une déception, qu’il n’y a pas cet être spécial que l'on a bien voulu accepter d'entendre des spéculateurs, insinuant qu'il y a quelque chose qui restera du moi après la mort.  
Mais cette entité moi/je, n'est rien d'autre qu'un assemblage d'images installées par le captage de tout ce que l'homme a introduit sur l'autoroute des courants de pensée, ceux-ci   sont instaurés dans la mémoire des mondes depuis laquelle est puisée l'individualité telle que nous la connaissons.
Ainsi il y a une transcendantale découverte à savoir que la pensée a tout fabriqué et qu'il n'y a, aucune réalité à ce que nous croyons être. Nous avons alimenté cette perceptive de l'idée qui réconforte et l'avons cultivée. Il est certain, que nous avons à notre capital humain des décennies d'illusions et d'insatisfactions, que plus la crise de la conscience  s’aiguise  le désir de trouver une issue à la souffrance sans la fuir grandie de passion pour beaucoup
Pour ce il est important de bien comprendre que l'illusion de nos espoirs nous éloigne de la vérité et nous mène directement à la rencontre de nos propres envies à nous protéger d’elle. C'est là le cercle vicieux d'un malaise à s’investir de questionnements et si nous le faisons, nous verrons qu'elle obéit à la dictature menaçante, qui exige que nous devons rester dans les sentiers battus, sans s'en écarter et devons faire preuve d'obéissance à la mémoire ancestrale et génétique instaurée par des habitudes dites infrangibles.
Si nous questionnions nos habitudes nous nous apercevrions que nos vies sont mécanisées, que nous ne sommes que des robots qui tous les jours répétons les mêmes choses. Des automatismes ont pris place, nous sommes dominés par tout le flot de pensées qui endoctrinent nos cerveaux à accepter notre condition. Ce sont des habitudes ancrées, au bon goût de ceux qui veulent en retirer du bon plaisir pour être satisfait et ainsi  garder les rênes de ce  pouvoir.
Nous sommes pour la majorité plongés dans cette tourmente et ce n'est pas glorieux de le réaliser, nous préférons ne jamais y croire, mais cette réalité est bien là, elle dérange, mais nous nous y accoutumons en créant d'autres centres d'intérêts qui nous absorbent dans une bonne conscience. Il y a ceux qui prônent, que le monde va bien parce que disent-ils, nous nous y attelons à le rendre meilleur.
Mais n'est-ce pas là aussi une illusion que la pensée nous raconte à travers nos désirs, qui sont nos accords pour ce qui a été promis et  dont l'espoir est le  dictateur de nos pas ?
Un cycle sans aucune fin au cauchemar de ne jamais aboutir, seulement vers plus de problèmes à résoudre. Ainsi va le monde.
Quand il y a résistance à lâcher les idées qui réconfortent et celles qui sont les croyances auxquelles on s'est identifié, il y a une dualité qui se manifeste en soi et qui apporte de la contrariété entre : libérer et contrôler.
La peur de souffrir fabrique des actions bien mesquines liées à un centre d'intérêt égocentrique qui ne connaît pas de pitiés, surtout quand il s’agit   de garder l'image qui fut créé comme réalité. aussi l’'identité de ce que l'on est, est bien choyé dans l’édifice  d’un “moi“  qui prend alors toute son importance créant de la souffrance sur son passage.
Il y aura la paix intérieure que s'il n'y a pas la réaction de la pensée à vouloir intervenir devant toutes les actions des hommes. L'observation de ce qui est, sans réaction produit le changement. La non-action de la pensée produit la paix au sein de l'existence et dans cette non-action, l'amour a de la place pour agir sur le désordre qui sévi dans la conscience.
De voir ainsi les rouages de nos actions et de nos réactions, les tendances que prennent nos comportements, de faire l’observation  sans vouloir les changer, nous ferons voir l'immense désordre qui habite nos consciences et c'est seulement là que les schémas des conditionnements seront anéantis, les pensées reprendront leur nature d’être et l'esprit aura sa clarté cristalline. Ainsi nous verrons le chemin et la lumière se déployer et là, la grâce d’une perception authentique, une vie sans pensées désordonnées à vouloir organiser la vie de l'homme.
Le véritable  ennemi de notre liberté est ici dans la propagande de cette lourde mémoire que nous n'arrivons plus à questionner le bien-fondé du devoir être, trop abasourdie par son martèlement répétitif nous sommes devenus dociles. Nous ne réalisons pas que cela nous mène captifs, dans l'illusion des promesses. Dans ses mouvements de répétitions autour de l'habitude, la vie devient un mécanisme bien rangé où l'on s'interdit la nouveauté.
Mais celui qui défie les conformités, sera pris pour un fou, celui-là sera  considéré sans bonnes renommées, car il exposera l'hypocrisie d'un monde respectable.
Une telle personne qui voit son esprit esclave des normes, des traditions, des tabous et du regard des autres, voudra abandonner le chantier de la vie qu’il c’est donné à vivre. Elle réalisera l'inutilité de faire des murs de séparations qui lui cachent la vue des horizons infinis.
Tant de générations se sont  alignées sur des schémas réducteurs, autour d'habituels concepts, interdites de rébellions sous peine d'être rejetées. Alors atrophiés et abêti les esprits n’ont fait que suivre les sillons, acharnés à garder les tabous de l'histoire, accrochés aux traditions, avec l'interdiction de bousculer l'ordre établi.
Pourquoi accepter de rester dans l'ombre d’une autorité malsaine, sans avoir la liberté d'explorer plus loin ? question que chacun d'entre nous devra se la poser à soi-même, en observant sa propre condition.
Toutes les activités de la pensée qui nous incitent à devenir ce que nous ne sommes pas, ferment les possibilités de notre vraie nature. Nous portons des masques, qui cachent la vérité de nous-mêmes, il y a cette crainte d'être vrai, parce que la vraie nature de l'homme n'est pas reconnue par les conformistes, il y a la honte et l'angoisse de ne pas être aussi bien habillé que tous ceux qui portent les flambeaux, de la glorieuse vie de bataille à devenir ce que veut la norme de conformité.
Les troupeaux sont des regards qui contrôlent tout et insistent pour que tous appliquent à la lettre les règles à suivre. C'est, disent-ils, de la marchandise sur un plateau doré qui nous est donné, pour notre bien, la  condition de rester le gentil mouton. Nos bergers nous on promis de nous conduire à  la bergerie. Alors vouloir questionner le bien fondé de leur promesse c’est renier tout l’attachement qu’ils on pour nous , ils ne vont tout de même pas nous emmener à l’abattoir, relax ! Il y a là, une extrême hypocrisie, cultivée sur des vertus bidons, que crée la peur de ne pas avoir la récompense d’une  petite tape sur le dos.
Pourtant, personne n'a obligation de se soumettre à l'autorité de quiconque, quand il s'agit de direction psychologique concernant la connaissance de soi. Dans ce domaine, il n'y a pas de routes toutes tracées, ni de but à atteindre, contrairement à ce que nous font croire tant de courants de pensées. Nous sommes nous-mêmes nos propres lumières, personne ne pourra nous dire, ce que nous sommes, c'est à nous de le découvrir et l’apprendre par nous-mêmes.
Si aujourd'hui nous sommes pour la plupart dans l'ignorance de ce que nous sommes et ainsi dans la confusion, dans l'angoisse et la compétition . C'est à cause de toutes sortes de croyances et de superstitions en vue d'une réalisation de soi. Et parce que nous sommes soumis aux règles de l'évolution, nous voyons la vie que par cela, cette manière de vivre nous donne l'assurance et l'espoir qu’arrivera un jour l'illumination, où le but à atteindre. Nous nous forgeons ces idées et espérons qu’à travers une méthode pour les atteindre la vie nous sourira.
 Le fait, est que nous subissons dans nos vies quotidiennes la misère de l'incertitude, la frustration et la crainte des lendemains, alors le regard se rive vers l'espoir qui, jour après jour, doit être ravivé.
Mais découvrir ce que nous sommes, en prenant note de nos réactions à découvrir les croyances que nous soutenons, les tendances par lesquelles nous réagissons, les émotions qui surgissent et ce que nous pensons, est la chose la plus volatile qu'il soit.  Cela  demande une attention et une persévérance à tout moment, celui qui veut découvrir la vérité la plus profonde devra se munir d’insistance.
Autrement, nous ne sortirons pas de la spirale infernale qui nous aspire dans le genre de vie que nous connaissons. Au lieu de faire face à la vie et à sa réalité, nous serons distraits par tout le système des plaisirs  que nous soutenons allègrement.
Bien que nous voulions la paix, il y a les batailles et la confusion qui sont les modes de vie que nous aimons pourtant bien entretenir. Mais dans une perception où la réalité n'est pas travestie par la connaissance du passé et sa projection dans l'espoir, il y a une clarté qui existe. Mais du fait de l'extraordinaire liberté qui s'y trouve, l'homme habitué à son confort verra cette liberté comme quelque chose de dangereux pour lui.  
De tous temps il a voulu connaitre un vrai sens à sa vie et le voilà devant une évidente réalité et paradoxalement, il la rejette en un seul bloc. Alors, à quoi aspire-t-il  vraiment ?
Serions nous intéressés seulement à garder nos confortable position, à ne  pas être dérangés pour vivre nos vies en paix dans les habitudes que nous nous sommes fabriquées ? Ne serions nous pas dans  l’indifférence à ce qui se passe ?  Autour de nous le monde ne meurt il pas du manque d’amour ? 
Saurions-nous  être vrai, déshabillé de toutes fausses prétentions ? Ne serions-nous  pas plutôt captivés  par tous tes désirs que nous  prévoyions d'atteindre et de garder le privilège qu'il y a d'être à la tête du petit monde de plaisir que nous avons  conçu ?
Dans  cette escalade, il y a le danger de diviser les rangs sociaux, qui amène l'homme dans un désert de conflits où la beauté et la vérité n'a plus d'importance.
Il se résigne et affirme ne pas pouvoir faire autrement que de dégringoler vers l'abîme, tout en ayant la foi dans les promesses d'un sauveur qui viendra le libérer de sa tourmente, mais cela n'arrive jamais, depuis des décennies il attend, un jour il  finit par mettre son pied dans la tombe sans avoir connu la  paix.
C'est dans cette démarche que la vie se dicte dans la communauté des êtres humains, au travers des hommes  constitués d’un paquets d'idées sans vie, tous consommés par la morosité de leur  activités.
Ce qui fait de toutes sociétés la parfaite machine que l'homme a pu construire, utile à formater l'esprit, l’accentuant à l'isolement, où chacun convoite sa propre idée du bonheur.
Implacablement, les rouages de la pensée convergente à la traditionnelle vie que nous connaissons, meurtrie dans le reniement du problème béant de l'humanité.
Il y a un refus de voir la réalité comme elle est. Si bien que s'inventent toutes sortes de philosophies de new âge, passant d'une idée à une autre, d'un concept à un autre, d'une secte à une autre, cherchant l'avantage de celle qui donnera la meilleure perspective de satisfaction qui apaisera la tourmente du désir dans l'espoir d'un réconfort qui effacerait l'atrocité.
Voulons-nous nous donner bonne conscience à ne pas faire des actions néfastes qui affecteraient la stabilité de la planète ? C’est la promesse d’un monde meilleur prônée  par les idées de nos propres désirs, cela tout en reniant la réalité du désordre qui se passe vraiment au sein de notre conscience, se désordre est la cause du désastre planétaire et tant que nous ne l’aurons pas vu, rien n’y fera.
Le problème se trouve dans l’ignorance de ce que nous sommes, il s’agit de voir le fonctionnement de  la pensée qui emprisonne l’esprit, découvrir  le mécanisme dans lequel le soi est esclave et agit en réponse au programme qui s’alimente de la mémoire du passé.
Savoir ce qui se passe permettra à celui qui le découvre de comprendre le désordre qui enraye le fonctionnement naturel de son être, et ainsi enlever le corps étranger.
Le désordre est l’illusion qui dicte comment les choses devraient être, elle est  tout bonnement la projection de nos propres entendements aux conclusions acquises de comment ne plus souffrir. Ainsi, est défini comment se fabrique la sécurité, une activité qui concerne la création d’un moi aux bonnes intentions et aux apparences séduisantes. Celui-ci souffre d’un complexe de supériorité qui vient de son complexe d’infériorité.
            Au-delà de l'illusion se trouve un monde où tout est.  La  démarche frénétique d'un centre à assouvir n’est plus,  il y a la grâce d’une perception frappé d'un rayon de soleil sur ce qui  existe pour de vrai. Et un esprit libre du centre d’intérêts a une énergie capable d'agir avec l'intelligence pure d’un amour sans fin.









dimanche 18 janvier 2015

Au-delà de la peur

Guy ROGER  



Guy ROGER  (GR)
Etudiante : Marie (M)

(GR) Pourquoi depuis toujours a-t-on besoin, nous les hommes de diviser pour régner ?

(M) Pour tirer la couverture à soi ?

(GR) Oui, c'est une raison ! Mais où est la cause ?
Qu'est-ce qui fait que chaque être humain a besoin de s'individualiser pour conquérir ?

(M) Ça veut dire que tu as besoin de te retrancher dans ton petit monde et à partir de là, tu ramènes les choses à toi. Chacun ne cherche t’il pas sa sécurité ?

(GR) Oui, mais il est intéressant de découvrir pourquoi il en est ainsi !

(M) La peur en est certainement pour quelque chose.

(RG) Oui, mais d'où vient la cause de cette peur ? Non pas d'analyser les réactions qu'elles te donnent, mais qu'elle est la cause qui fait exister cette peur ? Qu'est-ce qui fait que l'être humain se retrouve avec l'angoisse de ne pas être en sécurité ? Ne crois-tu pas que ce soit une question essentielle.
Pour découvrir ce qu'est la peur, nous devons aller voir à la racine le phénomène qui surgit et observer comment elle prend son essor. Il y a toutes sortes de peurs, celle de manquer, de ne pas aboutir, de ne pas être aimé, la peur du regard de l'autre, la peur de la réaction de l'autre s'il découvre que tu lui as menti. Les peurs surgissent de toutes sortes de situations, mais c'est la même substance elle est commune à tous les hommes. C'est un phénomène qui est partagé par tous ceux qui l’éprouvent, peu importe si tu es blanc ou noir, riche ou pauvre, elle se trouve dans toutes les sortes de confrontation de l’existence. Ainsi, il n’y a pas ta peur ou ma peur, il y a la peur qui appartient à l’humanité.

(M) Mais, comment aborder cette peur, qui nous tenaille et nous oblige à agir dans la défensive au sein de la vie quotidienne ?

(GR) Nous cultivons l'angoisse de perdre le réconfort qui nous est apporté par l'autre que tu dis  aimer et faire tout pour lui, mais inconsciemment c'est le réconfort qu'il te donne qui t'intéresse. Ne serais-tu pas angoissé de savoir son état, si quelque chose lui est arrivé ?
Cette angoisse ne vient-elle pas du fait d'avoir peur de perdre la relation que vous avez ensemble ? L'attention qu'il porte pour toi. Tout ton intérêt n'est-il pas de contrôler la situation pour qu'il soit aussi attentif à toi ?
Et si tu te retrouves seule, sans attention dépourvue du bien-être qu'il t'apportait. N'est-ce pas -là un vide que tu ressens. Tu souffres de ne plus avoir ce réconfort, tu pleures sur ton sort. N'y a-t-il pas une grande souffrance qui est l'angoisse d'affronter la vie sans la présence de l'être aimé ? Tu pleures pour qui ? Pour lui ou pour toi ? Quand tu dis avoir peur pour l'autre, c'est que tu tiens à l'extension de toi-même, tu t'es identifiée à ce qui t'apporte bien être et sécurité. Ce qui nous effraie le plus c'est de se retrouver sans rien, aucun réconfort face à nous-mêmes.
L'une des peurs fondamentales est là, faire face à la réalité de ce qui existe et de devoir abandonner tout ce qui est mensonge et de ne plus pouvoir côtoyer l'illusion qui réconforte. On a peur de se mettre en face du fait qu'il n'y a rien sur quoi on peut se raccrocher, on s'attache aux choses, aux personnes et  à l'idéal ; comme ces choses sont de natures changeantes, il y a l'angoisse d'une fin, on a peur de se retrouver avec rien. Tu as peur d'être face à toi, c'est la plus grande peur de l'homme, celle de ne pas exister aux regards d'un monde forgé dans ses illusions Tu t'insères, tu te racontes que tout va bien. Mais dès qu'arrive un événement qui dérange, le château de cartes que tu as fabriqué tombe en pièces. Et là c'est la panique, le temps et l'espoir que tu as mis dans ton idéal, tout s'est envolé, un bâton dans la roue, il y a souffrance parce que tout ce que tu croyais acquis s'effrite en incertitude. À nouveau la peur réagit aux marques de sécurités et c'est encore la poursuite d'un idéal basé sur les conclusions de l'expérience vécue. C'est l'interminable course à la sécurité.
Pour pouvoir en être libéré, il va falloir voir le phénomène qui rend le cercle vicieux triomphant, mais tant que tu n'as pas vu vraiment ce qui se passe en toi, tes souffrances, tes attentes et tes envies, tu seras prisonnier.
Fais cela maintenant, pendant que tu es tranquillement là à réfléchir, vas examiner la peur. Tu sais te remémorer l'expérience ! Non ? Pas de ta peur, mais de celle du phénomène que l'on nomme la peur; vas voir comment elle se meut, fais-le pendant que tu es tranquille, observe le phénomène que c'est.
La pensée, est tout le temps-là, elle est elle-même le temps, le désir aussi en fait 
partie pour s'accomplir et la peur les accompagne. Pensée, égal désir, égal temps, égale peur. La pensée crée du plaisir et quand tu as du plaisir tu as aussi la peur de le perdre.
Tu n'as pas à approuver ce qui vient d'être dit, vois-le pour toi.
Quand surgit la peur, il y a un désir de voir les choses autrement que ce qu'elles sont. Se côtoie le mouvement d'une peur en soi, car celui qui n'accepte pas la réalité, côtoie la peur qui transforme la réalité en remplaçant l'évidence par l'illusion.
Cette fuite est l'activité de la peur à faire des actions pour contrôler la situation, sans pour autant en être conscient au moment des faits. Une activité qui n'est pas questionnée, elle  provient de l'angoisse profonde et l'esprit agit mécaniquement cette action.
Pour cette raison il nous faut aller à la racine. Ne sois pas contraint par l'angoisse des changements quotidiens, cela te fait t'isoler dans ton monde de plaisirs pour t'y échapper. Juste regarde la totalité de la peur, celle de l'humanité entière. Est-ce que tu vois cette peur dans le monde ? Elle est le phénomène qui sévit en toi, c'est le cœur de son activité qui pollue la conscience que nous partageons ensemble. Elle enseigne la fuite vers la sécurité et cette activité mène à la division et aux conflits. Elle inflige l'angoisse que les choses vont dérailler si tu ne fais rien à cette torpeur que tu as. Toute action de la pensée réagie par cette peur et il n'y a pas d'amour dans tes actions. C’est seulement la personne qui ne véhicule plus cette peur en elle, qui pourra réagir d'amour, en  aimant d'une manière qu'il n'y a plus d'actions qui soient de la pensée. L'action de pensée, leurre l'esprit de tout le bien-fondé qu'elle projette « faisons la guerre pour avoir la paix » beaucoup y plongent pour la bonne cause.
C'est à la racine de ce problème qu'éclosent les souffrances que tu vois dans le monde et elles sont là-bas parce que tu les as laissé faire par ton manque d'attention, tu étais trop occupé avec tes affaire.
Ce que tu es, tes envies, tes attentes, tes déceptions et tes espoirs, toutes se sont extériorisées pour se matérialiser en activité humaine, peu importe de quelle manière l'action est faite, chacun de nous contribuons à cette conscience qui régit, c'est ce que nous sommes tous.
La hargne d'être assouvie, poussée par l'envie du réconfort qu'il y a dans la fuite, c’est ton  bébé monstre qui a grandi et sévi maintenant dans le monde, créant la méfiance, la haine et toute la division qui s'ensuivent.
Ce monde existe à cause d'un “moi /je“ qui veut absolument satisfaire ses intérêts personnels. Pour lui, ce qui compte ce sont ses désirs et tant qu'il y a cet aveuglement à vouloir satisfaire toute la périphérie de ce centre, en lui comblant sa soif de possessions pour s'attacher à…, mes enfants ma femme, mon mari, mon pays, mes croyances, mes conclusions etc., il n'y aura pas l'action de l'amour.
Il faut se mettre à l'évidence que pour la plupart nous ne sommes pas intéressés par l'autre, mais par ce que cela rapporte à soi, il n'y a qu'un seul d'intérêt, le tien, autrement tu ne le ferais pas. Pour ceux qui ne te donnent rien, monsieur et madame n'importe qui, regarde ton indifférence à leur malheur ! Peut-être même que tu observeras que tu te fais une bonne image de toi sur leur dos. C'est encore la tragédie d'être quelqu'un  cherchant sa gloire.
C'est cela être animé de l'activité fournie par les peurs, elles te font fuir de l'angoisse d'être face à toi-même.
Cependant, au-delà de ce que connaît le centre, il y a  une perception beaucoup plus large où les pensées  n’arrivent pas à se mouvoir, car  elles sont elles-mêmes l'activité de l'intérêt et sont confinées à leur demande.
Toutes tes pensées tournent autour de ton intérêt, elles ne peuvent expérimenter ce qu'il y a au-delà des barrières, le centre crée son  périmètre et le "Moi" n'existe que dans ce confinement.
Moi et ma petite vie, c'est tout ce qui est pris en compte, l'intérieur du périmètre. Là, tu n'es pas libre, tu es limité, par tout ce que tu connais et toutes les actions que tu peux faire auront leurs limites aux frontières de l'inconnu. À cause de ton lien avec le centre, tu es prisonnier dans son petit univers. Il y a une grande peur de sortir de là, l'esprit est confronté à une terrible angoisse... Voilà le point essentiel de ce dialogue.
Voir la cause de cette angoisse. Dans l'observation tu peux la percevoir, il s'agit d'être très attentif au phénomène qui t'empêche d'être libre du centre et s'apercevoir que toute ta vie fut confinée à cet espace du "moi /je".
Tu dis que tu aimes? Mais ce qui se passe en réalité, tu es relié à ce centre  "le moi" et son intérêt. Tu prends plaisir dans ta soif d'être satisfait et tu prônes un monde au goût de ton désir.
Mais si tu envisages une vie libre de la peur et de son réconfort, il faudra aller voir de près l'activité de la pensée ? L’intérêt de cette liberté est de pouvoir sortir de l'individualisme et s'unir dans l'union pour connaitre l'harmonie et la paix dans la vie de tous les jours. Mais si tu t'accroches à une vie qui s'active à l'isolement et à la méfiance, tu exclues la paix et l'unité.
Mais voilà, on s'attache à ce qui nous semble important à cause du sens de sécurité que cela apporte, il y a un leurre phénoménal au fait de concourir pour la quiétude tout en se divisant de tout. En ces lieux de délectations se trouve la plus grande incertitude, parce que dans cet isolement se trouve la peur de tout événement sporadique. On se leurre que tout va bien, mais au fond il y a l'angoisse du lendemain qui mine l'esprit à la morosité.
Réfléchir sur les histoires que l'on se raconte de ce qu'est la réalité est essentiel et devrait être le moteur de nos intentions, comprendre la stratégie de la pensée afin de ne plus la soutenir. Le sens de la méditation tire son origine de là, parce que vivre c'est une méditation.
Prendre en considération le problème de ce centre qui ne veut rien lâcher en sorte  de contrôler  son angoisse est un facteur essentiel afin de pouvoir renoncer à ce que l'on croit être la solution, mais cependant, il faut être conscient du motif de l'angoisse pour que volontairement se renonce l'attachement sans que ce ne soit une souffrance.
Un esprit confronté au leurre ne s'intéresse plus au réconfort que donne l'idéal, il y a quelque chose de bien plus grand dans sa perception, il n'est plus identifié au centre à satisfaire. Les actions ne sont plus liées à un intérêt, elles n'attendent rien et ne demandent rien.
Pour avoir un tel esprit tu dois tout lâcher, cependant, la vie reste la vie à choyer, à aimer, à dorloter, mais psychologiquement tu ne t’attacheras pas à la joie de cet instant. Tu ne dis pas, c'est trop bon je veux toujours la même chose, les joies d'hier sont mortes. Tu dois être présent à tous les événements de joies qui surgissent, être présent à la vie qui coule dans le maintenant. Dans cette liberté d'esprit, peu importe les changements qui s'opèrent tu ne connaîtras pas la souffrance qu'il y a de s'attacher.
Si on va regarder de face, les peurs qui nous empêchent d'être libre, il y a peut- être un espoir pour trouver la paix. Se mettre au défit  d’observer de ce qui se passe sans intervenir dans le sujet, c'est la fin d’un  vouloir qui crée l’idée de ce  que l'on devrait être. C'est pourtant la pression que connaissent les esprits accaparés par l'activité des pensées, qui contrôlent a faire exister les normes. Là silence n'est point.
Mais le moment où tu as compris que tout ce que tu es, est cette pensée tumultueuse, cette perturbation qui dérègle l'harmonie de la conscience, les comparaisons entre le bon et le mauvais, le riche et le pauvre ; cette compréhension crée elle-même son silence. Ce silence-là, est la nature d'un esprit libre et dans cette liberté il y a l'action de l'esprit qui est insoumis aux demandes du centre. Libre de tous désirs, libre de toutes attentes d'une récompense ou d'une punition, libre. Dans cette liberté tu ne peux agir que d'une manière juste, car l'action est sans but, celui qui veut n'est plus. Il n'existe pas, non pas  qu'il n'existe plus mais, il n'a jamais existé, il a cru exister. "Moi/je" est ce que tu as fabriqué, c'est l’assemblage  d’image de ce que tu crois être. C'est l'image que tu t'es construit(e) parce que tu as peur de n'être rien, tu as peur d'être libre, tu as peur de ne plus être au service du centre. Toute ta vie est la demande d'une caresse dans le sens du poil, l'accumulation d'image que tu te donnes et que l'on te donne. Celles que tu acceptes ou pas, fabriquent l'existence de l’entité que tu appelles  “moi /je“ et il est important de te connaitre pour voir ce qui est faux. Quand tu vois que tu es fabriqué d'images, mais pas de réalité, tu sais alors que ce n'est pas ta vraie nature, mais celle de la pensée, celle de la mémoire, tout simplement un paquet de conclusion qui réagit,  rien d'autre.
La conscience est remplie de tout ce que tu crois être et c'est cette imagination qui est “moi/je“, et qui est la cause les problèmes qui fabriquent le monde où la vie se vit.
C'est lui qu'il faut aller regarder dans tout son aspect, toute sa profondeur. C'est ça se connaitre, vas en ces lieux, c'est là que tu existes et si tu observes bien, tu t'aperçois que ce qui existe là c’est l’histoire que tu t‘es faite et c'est la perception que tu n'es rien de vrai qui te rend libre. Quand tu t'aperçois que tu n'es rien, tu t'aperçois aussi que tu n'as pas besoin de te casser la tête pour être quelqu'un.

(M) Et la mémoire de ce que tu crois être est-elle  effacée ?

(GR) Non, elle n'existe tout simplement pas ! Aujourd'hui,  je viens t'apprendre que le père Noël n'existe pas, il n'y a rien à effacer, il n'existe pas, c'est tout. (Rire)

Donc, ne crois pas au mensonge, c'est tout. Ne crois pas tout ce qui se dit, ne croit en rien. Ne te donne pas de l'importance, tu n'en as pas. Comprends-tu, si tu te donnes de l'importance tu fais exister la croyance que tu es ce que tu n’es pas.
Et quand quelqu'un viendra  te dire que tu prétentieux (se) tu ne voudras pas l'écoutez tu diras qu'il est jaloux... et toi qui valorises ton image tu attends reconnaissance, tu fais exister le mensonge de ce que tu crois être.
Être libre du centre d'intérêt fait surgir un grand amour, il n'y a personne qui peut en être la cause parce que le centre d'intérêt n'est plus, l'amour n'est pas une personnalité individualisée.  Un  “moi/je“, qui aime ? Cela ne veut rien dire, l'amour c'est l'amour, il n'y a pas mon amour où ton amour, il y a un amour commun à tous, un soleil qui se lève pour tous et chacun. Toutes ces histoires de mon amour je t'aime ce sont des histoires de : donne "moi" de l'attention.
On s'identifie à quelque chose ou le centre d'intérêts pourra en retirer quelque chose pour être assouvi ; cette création de l'image de soi qui en réalité n'est pas, elle attire à elle plus d'images pour se rassurer de son inexistence.

Le drame de l'illusion est le vice de nos croyances à nous faire passer pour ce que l'on n'est pas. Quand tu mets le doigt sur ce que tu n'es pas, quand tu n'en peux plus de faire semblant, quand tu lâches un peu dans un moment de solitude, là où tu ne joues plus à être forte(e) et quand tu es vulnérable et innocent(e). Dans ce moment-là, il va falloir rester seul(e), authentique, sans copier sur personne, sans attendre rien de quiconque. Tu es seul(e), c'est là où est la vraie liberté où tout est à apprendre  et où tu ne peux te dire "je sais", il n'y a pas de début ni de fin à découvrir.

Quand il y a de l'authenticité il n'y a plus la personnalité avec son caractère qui limite tout.
La personnalité étant le résultat culturel instauré par la tradition, les meurs. Chacun en fait ses conclusions et développe ainsi son charisme et son égo. Et bien plus loin ... Les gènes..., produit de l'ADN qui contribue au caractère et à ses appartenances, c'est la chaîne du passé qui fabrique ce que nous sommes aujourd'hui, nous ressemblons au passé, nos cellules en sont imprégnées et influencent toutes nos activités. En ressemblant au passé, tu te réconfortes. Je peux m'appuyer sur quelque chose que je connais et je me raconte que... Çà..., c’est très important, que faire partie de quelque chose qui me ressemble, rassure. Rien d'autre ne m'intéresse, à part, ma famille, le patrimoine les ascendants et descendants, je suis identifié avec une catégorie de la race humaine qui est la mienne pour laquelle j'ai de l'intérêt. La nature de l'intérêt est de diviser et inévitablement il y a conflit. Ainsi, tout le mécanisme de la pensée est division.
Mais ce qui se trame au fond de nos entendements par les conclusions du passé, en réalité n'existe pas, car l'intérêt d'une sécurité fabrique l'idéal du lien de la chair. La réalité c'est que la nature de chacun d'entre nous,  est faussé par  l’identité que l’on se donne. On n'est pas monsieur ou madame avec sa famille, ses enfants, son groupe, son pays. On n'est rien de tout ça qui divise le monde, s'identifier est un concept qui provient d'un idéal. Nous sommes vrais en étant rien et l'apparence que nous nous donnons fait de nous quelque chose. Alors, peux-tu n'être ce rien et être libre de tout ce que tu penses devoir être ?
Quand ton esprit est libre de devenir, de prétendre et de vouloir, toute l'énergie que tu avais utilisée à cette activité, va être disponible pour faire autre chose; tout ce que tu entreprendras  aura le  bénéfice de cette énergie pour aller  découvrir tes illusions. Tu auras toute cette énergie pour être attentif à tes réactions et tes tendances, qui portent la marque de ton conditionnement. Quand tu diras ; elle, c'est ma femme ! Ou, mon mari ! et que tu sois attentif à observer ton être, la vérité te sautera aux yeux, tu sauras que rien n'est à toi, que tu es accaparé par le mécanisme de tes pensées qui répètent toujours la même chose sans prendre conscience que c'est faux, mon argent, mon pays, ma voiture, mon Dieu, mes idées... la liste est trop longue pour être énumérer.
À force de générations, on a construit tout un système qui emprisonne l'esprit, à prendre les concepts pour de la réalité et on est habitué. On ne se pose plus de questions et c'est cela être conditionné..., embrigadé à réagir mécaniquement sans réflexion.

(M) N'a-t-on pas fait passer la forme avant l'esprit ?
Si on est relié à un père ou à une mère n'est-ce pas par la forme ?

(GR) La forme ! ? Faite de cellules, fabriqué d'atomes, d'eau, de molécule. La forme qui est la tienne et qui est la mienne n'a pas de différence, c'est la nature de tous les êtres humains, on diffère dans l'apparence superficielle, mais le fonctionnement est pareil, pourquoi diviserai-je pour dire que, elle..., c'est ma femme lui, c'est mon jardinier,  à vouloir s'identifier à la forme, nous avons créé de la division dans les esprits, non ?
Il y a tendance à s'accaparer l'autre au profit d'un centre d'intérêt, alors l'intéressé dit, ça c'est à moi!
C'est un concept pas une réalité, on se conditionne en dépit d'une réalité qui est : tout est un et ne peut être divisé. Mais dans son idéal l'intéressé croit pouvoir arriver à ses fins. Il n'y a pas de division possible, on invente seulement la possibilité à travers l'illusion, les pensées ont monté de toutes pièces cette illusion, mais rien de tout çà n'est la vérité.
Ainsi, la peur vient de la réalisation que tout ce que tu connais, est faux, alors tu t'accroches à ce connu, il y a une angoisse terrible de ne pas connaitre, tu t'accroches ainsi au passé. D'avoir ce que tu as, ce que tu sais, ce que tu es devenu, n'est pas une  réalité en soi. D’où la  terrible angoisse, c'est là, la peur fondamentale de la plupart des êtres humains. De ne pas vouloir affronter la réalité des choses, attise  l'angoisse d’être confronté à cette évidence, d'où : attachement à l'idéal que l'on a fabriqué de cette réalité.
Nous sommes une seule entité, on est fait pour se prendre par la main et vivre joyeusement. Regarde la nature,  il n'y a pas un plus que l'autre, tous ont une place, tout est imbriqué dans un, les nuages d'ici et de là-bas, l'eau, les arbres, les fleurs des oiseaux tous fonctionnent au gré d'un seul mouvement. Nous la pensée, les désirs, les peurs, nous avons divisé à travers nos illusions ce qui est un tout. On s'est isolé de l'autre par nos conclusions, nos envies, nos demandes, par nos peurs de ne pas être ce que l'on croit devoir être, nos peurs que l'autre dise, tu n'es pas ce que tu dis être.
Imagine que ton fils ou ta fille viennent te dire que tu n'es pas ma mère, tu es un être humain et c'est tout, il faudra l'accepter, parce que c'est une réalité évidente que tu n'es rien. Vivre sa vie tout en n’étant rien, avec aucune identification, c'est être sans ambition pour escalader l'échelle sociale, libre de toute identification qui crée l'image d'un soi pour être reconnu.
Ta vie entre dans l'ordre, plus de divisions, tu es entier avec le tout et c’est   ce qui fait de toi le rien. Un rien qui englobe tout, unifié avec tout. Tu n'es pas séparé par tout ce tu devrais être, ce que tu devrais être est  l'invention depuis le  monde de la pensée, alors gardes toi de l'illusion de prétendre  être autre chose que rien.
Libre de la peur, c'est de plus avoir ce besoin de contrôler la « mise à jour »  de l'image de soi, admettre que le rôle que tu joues est facteur d'une domination et qu'elle produira indubitablement de la souffrance.
Accepter de n'être ce rien et de laisser le mouvement de la vie se faire, c'est aussi accepter que personne ne porte pas attention à toi, tous  les gens fabriqués d’images qui te rencontrent ne te trouveront pas intéressant, tu es délaissé avec ta joie et ta paix, ils ne te comprennent pas.
Être libre demande une grande énergie pour démanteler les concepts du conditionnement, on se retrouve devant des situations où il y a de la solitude et c'est là que les peurs deviennent virulentes, mais que beaucoup fuient pour s'attacher à ce qu'ils connaissent être réconfortant.
Se découvrir tel que l'on est, requiert de l'attention pour observer ce qui se passe en soi.
Et pour voir tout le mouvement de la conscience, l'observateur ne doit pas être accaparé dans l'événement. Sinon, Ton esprit sera trop occupé à trouver une solution afin d'avoir du répit. Il lui faut être libre pour suivre cette conscience en mouvement pour apprendre ce qui se passe, un observateur libre d'observer n'intervient pas dans ce qu'il observe, s'il le fait il n'y a plus d'observation, il réintègre l'activité de ce qui était observé, pris en otage dans le fonctionnement mécanique de la pensée qui dicte à l'esprit inattentif comment les choses devraient être.
Mais si tu as bien cerné tout ce que tu n'es pas par l'observation de toi-même, reconnaissant que tu joues un rôle et que ce que  tu es, n'es as vraiment toi, il y a alors la fleuraison de la sagesse qui prend corps

(M) et ce “moi/je“ alors ! est-il éradiqué ?

(GR) Le monde et son activité, font partie du temps ;

“Moi/je“,  est toute l'activité du désir, de l'attachement, des conclusions, du plaisir… Je suis content, je suis triste, j'aime, j'aime plus. C'est l'activité de la pensée, c'est l'illusion qui sévit dans la conscience. Le paquet de mémoires qui réagit aux événements, c'est tout ce que tu n'es pas.  Peut-on être ce que le passé est, n’est il pas déjà mort ?  Il n'existe plus, laisse le s'enterrer de lui-même. Soit présent !