dimanche 18 janvier 2015

Au-delà de la peur

Guy ROGER  



Guy ROGER  (GR)
Etudiante : Marie (M)

(GR) Pourquoi depuis toujours a-t-on besoin, nous les hommes de diviser pour régner ?

(M) Pour tirer la couverture à soi ?

(GR) Oui, c'est une raison ! Mais où est la cause ?
Qu'est-ce qui fait que chaque être humain a besoin de s'individualiser pour conquérir ?

(M) Ça veut dire que tu as besoin de te retrancher dans ton petit monde et à partir de là, tu ramènes les choses à toi. Chacun ne cherche t’il pas sa sécurité ?

(GR) Oui, mais il est intéressant de découvrir pourquoi il en est ainsi !

(M) La peur en est certainement pour quelque chose.

(RG) Oui, mais d'où vient la cause de cette peur ? Non pas d'analyser les réactions qu'elles te donnent, mais qu'elle est la cause qui fait exister cette peur ? Qu'est-ce qui fait que l'être humain se retrouve avec l'angoisse de ne pas être en sécurité ? Ne crois-tu pas que ce soit une question essentielle.
Pour découvrir ce qu'est la peur, nous devons aller voir à la racine le phénomène qui surgit et observer comment elle prend son essor. Il y a toutes sortes de peurs, celle de manquer, de ne pas aboutir, de ne pas être aimé, la peur du regard de l'autre, la peur de la réaction de l'autre s'il découvre que tu lui as menti. Les peurs surgissent de toutes sortes de situations, mais c'est la même substance elle est commune à tous les hommes. C'est un phénomène qui est partagé par tous ceux qui l’éprouvent, peu importe si tu es blanc ou noir, riche ou pauvre, elle se trouve dans toutes les sortes de confrontation de l’existence. Ainsi, il n’y a pas ta peur ou ma peur, il y a la peur qui appartient à l’humanité.

(M) Mais, comment aborder cette peur, qui nous tenaille et nous oblige à agir dans la défensive au sein de la vie quotidienne ?

(GR) Nous cultivons l'angoisse de perdre le réconfort qui nous est apporté par l'autre que tu dis  aimer et faire tout pour lui, mais inconsciemment c'est le réconfort qu'il te donne qui t'intéresse. Ne serais-tu pas angoissé de savoir son état, si quelque chose lui est arrivé ?
Cette angoisse ne vient-elle pas du fait d'avoir peur de perdre la relation que vous avez ensemble ? L'attention qu'il porte pour toi. Tout ton intérêt n'est-il pas de contrôler la situation pour qu'il soit aussi attentif à toi ?
Et si tu te retrouves seule, sans attention dépourvue du bien-être qu'il t'apportait. N'est-ce pas -là un vide que tu ressens. Tu souffres de ne plus avoir ce réconfort, tu pleures sur ton sort. N'y a-t-il pas une grande souffrance qui est l'angoisse d'affronter la vie sans la présence de l'être aimé ? Tu pleures pour qui ? Pour lui ou pour toi ? Quand tu dis avoir peur pour l'autre, c'est que tu tiens à l'extension de toi-même, tu t'es identifiée à ce qui t'apporte bien être et sécurité. Ce qui nous effraie le plus c'est de se retrouver sans rien, aucun réconfort face à nous-mêmes.
L'une des peurs fondamentales est là, faire face à la réalité de ce qui existe et de devoir abandonner tout ce qui est mensonge et de ne plus pouvoir côtoyer l'illusion qui réconforte. On a peur de se mettre en face du fait qu'il n'y a rien sur quoi on peut se raccrocher, on s'attache aux choses, aux personnes et  à l'idéal ; comme ces choses sont de natures changeantes, il y a l'angoisse d'une fin, on a peur de se retrouver avec rien. Tu as peur d'être face à toi, c'est la plus grande peur de l'homme, celle de ne pas exister aux regards d'un monde forgé dans ses illusions Tu t'insères, tu te racontes que tout va bien. Mais dès qu'arrive un événement qui dérange, le château de cartes que tu as fabriqué tombe en pièces. Et là c'est la panique, le temps et l'espoir que tu as mis dans ton idéal, tout s'est envolé, un bâton dans la roue, il y a souffrance parce que tout ce que tu croyais acquis s'effrite en incertitude. À nouveau la peur réagit aux marques de sécurités et c'est encore la poursuite d'un idéal basé sur les conclusions de l'expérience vécue. C'est l'interminable course à la sécurité.
Pour pouvoir en être libéré, il va falloir voir le phénomène qui rend le cercle vicieux triomphant, mais tant que tu n'as pas vu vraiment ce qui se passe en toi, tes souffrances, tes attentes et tes envies, tu seras prisonnier.
Fais cela maintenant, pendant que tu es tranquillement là à réfléchir, vas examiner la peur. Tu sais te remémorer l'expérience ! Non ? Pas de ta peur, mais de celle du phénomène que l'on nomme la peur; vas voir comment elle se meut, fais-le pendant que tu es tranquille, observe le phénomène que c'est.
La pensée, est tout le temps-là, elle est elle-même le temps, le désir aussi en fait 
partie pour s'accomplir et la peur les accompagne. Pensée, égal désir, égal temps, égale peur. La pensée crée du plaisir et quand tu as du plaisir tu as aussi la peur de le perdre.
Tu n'as pas à approuver ce qui vient d'être dit, vois-le pour toi.
Quand surgit la peur, il y a un désir de voir les choses autrement que ce qu'elles sont. Se côtoie le mouvement d'une peur en soi, car celui qui n'accepte pas la réalité, côtoie la peur qui transforme la réalité en remplaçant l'évidence par l'illusion.
Cette fuite est l'activité de la peur à faire des actions pour contrôler la situation, sans pour autant en être conscient au moment des faits. Une activité qui n'est pas questionnée, elle  provient de l'angoisse profonde et l'esprit agit mécaniquement cette action.
Pour cette raison il nous faut aller à la racine. Ne sois pas contraint par l'angoisse des changements quotidiens, cela te fait t'isoler dans ton monde de plaisirs pour t'y échapper. Juste regarde la totalité de la peur, celle de l'humanité entière. Est-ce que tu vois cette peur dans le monde ? Elle est le phénomène qui sévit en toi, c'est le cœur de son activité qui pollue la conscience que nous partageons ensemble. Elle enseigne la fuite vers la sécurité et cette activité mène à la division et aux conflits. Elle inflige l'angoisse que les choses vont dérailler si tu ne fais rien à cette torpeur que tu as. Toute action de la pensée réagie par cette peur et il n'y a pas d'amour dans tes actions. C’est seulement la personne qui ne véhicule plus cette peur en elle, qui pourra réagir d'amour, en  aimant d'une manière qu'il n'y a plus d'actions qui soient de la pensée. L'action de pensée, leurre l'esprit de tout le bien-fondé qu'elle projette « faisons la guerre pour avoir la paix » beaucoup y plongent pour la bonne cause.
C'est à la racine de ce problème qu'éclosent les souffrances que tu vois dans le monde et elles sont là-bas parce que tu les as laissé faire par ton manque d'attention, tu étais trop occupé avec tes affaire.
Ce que tu es, tes envies, tes attentes, tes déceptions et tes espoirs, toutes se sont extériorisées pour se matérialiser en activité humaine, peu importe de quelle manière l'action est faite, chacun de nous contribuons à cette conscience qui régit, c'est ce que nous sommes tous.
La hargne d'être assouvie, poussée par l'envie du réconfort qu'il y a dans la fuite, c’est ton  bébé monstre qui a grandi et sévi maintenant dans le monde, créant la méfiance, la haine et toute la division qui s'ensuivent.
Ce monde existe à cause d'un “moi /je“ qui veut absolument satisfaire ses intérêts personnels. Pour lui, ce qui compte ce sont ses désirs et tant qu'il y a cet aveuglement à vouloir satisfaire toute la périphérie de ce centre, en lui comblant sa soif de possessions pour s'attacher à…, mes enfants ma femme, mon mari, mon pays, mes croyances, mes conclusions etc., il n'y aura pas l'action de l'amour.
Il faut se mettre à l'évidence que pour la plupart nous ne sommes pas intéressés par l'autre, mais par ce que cela rapporte à soi, il n'y a qu'un seul d'intérêt, le tien, autrement tu ne le ferais pas. Pour ceux qui ne te donnent rien, monsieur et madame n'importe qui, regarde ton indifférence à leur malheur ! Peut-être même que tu observeras que tu te fais une bonne image de toi sur leur dos. C'est encore la tragédie d'être quelqu'un  cherchant sa gloire.
C'est cela être animé de l'activité fournie par les peurs, elles te font fuir de l'angoisse d'être face à toi-même.
Cependant, au-delà de ce que connaît le centre, il y a  une perception beaucoup plus large où les pensées  n’arrivent pas à se mouvoir, car  elles sont elles-mêmes l'activité de l'intérêt et sont confinées à leur demande.
Toutes tes pensées tournent autour de ton intérêt, elles ne peuvent expérimenter ce qu'il y a au-delà des barrières, le centre crée son  périmètre et le "Moi" n'existe que dans ce confinement.
Moi et ma petite vie, c'est tout ce qui est pris en compte, l'intérieur du périmètre. Là, tu n'es pas libre, tu es limité, par tout ce que tu connais et toutes les actions que tu peux faire auront leurs limites aux frontières de l'inconnu. À cause de ton lien avec le centre, tu es prisonnier dans son petit univers. Il y a une grande peur de sortir de là, l'esprit est confronté à une terrible angoisse... Voilà le point essentiel de ce dialogue.
Voir la cause de cette angoisse. Dans l'observation tu peux la percevoir, il s'agit d'être très attentif au phénomène qui t'empêche d'être libre du centre et s'apercevoir que toute ta vie fut confinée à cet espace du "moi /je".
Tu dis que tu aimes? Mais ce qui se passe en réalité, tu es relié à ce centre  "le moi" et son intérêt. Tu prends plaisir dans ta soif d'être satisfait et tu prônes un monde au goût de ton désir.
Mais si tu envisages une vie libre de la peur et de son réconfort, il faudra aller voir de près l'activité de la pensée ? L’intérêt de cette liberté est de pouvoir sortir de l'individualisme et s'unir dans l'union pour connaitre l'harmonie et la paix dans la vie de tous les jours. Mais si tu t'accroches à une vie qui s'active à l'isolement et à la méfiance, tu exclues la paix et l'unité.
Mais voilà, on s'attache à ce qui nous semble important à cause du sens de sécurité que cela apporte, il y a un leurre phénoménal au fait de concourir pour la quiétude tout en se divisant de tout. En ces lieux de délectations se trouve la plus grande incertitude, parce que dans cet isolement se trouve la peur de tout événement sporadique. On se leurre que tout va bien, mais au fond il y a l'angoisse du lendemain qui mine l'esprit à la morosité.
Réfléchir sur les histoires que l'on se raconte de ce qu'est la réalité est essentiel et devrait être le moteur de nos intentions, comprendre la stratégie de la pensée afin de ne plus la soutenir. Le sens de la méditation tire son origine de là, parce que vivre c'est une méditation.
Prendre en considération le problème de ce centre qui ne veut rien lâcher en sorte  de contrôler  son angoisse est un facteur essentiel afin de pouvoir renoncer à ce que l'on croit être la solution, mais cependant, il faut être conscient du motif de l'angoisse pour que volontairement se renonce l'attachement sans que ce ne soit une souffrance.
Un esprit confronté au leurre ne s'intéresse plus au réconfort que donne l'idéal, il y a quelque chose de bien plus grand dans sa perception, il n'est plus identifié au centre à satisfaire. Les actions ne sont plus liées à un intérêt, elles n'attendent rien et ne demandent rien.
Pour avoir un tel esprit tu dois tout lâcher, cependant, la vie reste la vie à choyer, à aimer, à dorloter, mais psychologiquement tu ne t’attacheras pas à la joie de cet instant. Tu ne dis pas, c'est trop bon je veux toujours la même chose, les joies d'hier sont mortes. Tu dois être présent à tous les événements de joies qui surgissent, être présent à la vie qui coule dans le maintenant. Dans cette liberté d'esprit, peu importe les changements qui s'opèrent tu ne connaîtras pas la souffrance qu'il y a de s'attacher.
Si on va regarder de face, les peurs qui nous empêchent d'être libre, il y a peut- être un espoir pour trouver la paix. Se mettre au défit  d’observer de ce qui se passe sans intervenir dans le sujet, c'est la fin d’un  vouloir qui crée l’idée de ce  que l'on devrait être. C'est pourtant la pression que connaissent les esprits accaparés par l'activité des pensées, qui contrôlent a faire exister les normes. Là silence n'est point.
Mais le moment où tu as compris que tout ce que tu es, est cette pensée tumultueuse, cette perturbation qui dérègle l'harmonie de la conscience, les comparaisons entre le bon et le mauvais, le riche et le pauvre ; cette compréhension crée elle-même son silence. Ce silence-là, est la nature d'un esprit libre et dans cette liberté il y a l'action de l'esprit qui est insoumis aux demandes du centre. Libre de tous désirs, libre de toutes attentes d'une récompense ou d'une punition, libre. Dans cette liberté tu ne peux agir que d'une manière juste, car l'action est sans but, celui qui veut n'est plus. Il n'existe pas, non pas  qu'il n'existe plus mais, il n'a jamais existé, il a cru exister. "Moi/je" est ce que tu as fabriqué, c'est l’assemblage  d’image de ce que tu crois être. C'est l'image que tu t'es construit(e) parce que tu as peur de n'être rien, tu as peur d'être libre, tu as peur de ne plus être au service du centre. Toute ta vie est la demande d'une caresse dans le sens du poil, l'accumulation d'image que tu te donnes et que l'on te donne. Celles que tu acceptes ou pas, fabriquent l'existence de l’entité que tu appelles  “moi /je“ et il est important de te connaitre pour voir ce qui est faux. Quand tu vois que tu es fabriqué d'images, mais pas de réalité, tu sais alors que ce n'est pas ta vraie nature, mais celle de la pensée, celle de la mémoire, tout simplement un paquet de conclusion qui réagit,  rien d'autre.
La conscience est remplie de tout ce que tu crois être et c'est cette imagination qui est “moi/je“, et qui est la cause les problèmes qui fabriquent le monde où la vie se vit.
C'est lui qu'il faut aller regarder dans tout son aspect, toute sa profondeur. C'est ça se connaitre, vas en ces lieux, c'est là que tu existes et si tu observes bien, tu t'aperçois que ce qui existe là c’est l’histoire que tu t‘es faite et c'est la perception que tu n'es rien de vrai qui te rend libre. Quand tu t'aperçois que tu n'es rien, tu t'aperçois aussi que tu n'as pas besoin de te casser la tête pour être quelqu'un.

(M) Et la mémoire de ce que tu crois être est-elle  effacée ?

(GR) Non, elle n'existe tout simplement pas ! Aujourd'hui,  je viens t'apprendre que le père Noël n'existe pas, il n'y a rien à effacer, il n'existe pas, c'est tout. (Rire)

Donc, ne crois pas au mensonge, c'est tout. Ne crois pas tout ce qui se dit, ne croit en rien. Ne te donne pas de l'importance, tu n'en as pas. Comprends-tu, si tu te donnes de l'importance tu fais exister la croyance que tu es ce que tu n’es pas.
Et quand quelqu'un viendra  te dire que tu prétentieux (se) tu ne voudras pas l'écoutez tu diras qu'il est jaloux... et toi qui valorises ton image tu attends reconnaissance, tu fais exister le mensonge de ce que tu crois être.
Être libre du centre d'intérêt fait surgir un grand amour, il n'y a personne qui peut en être la cause parce que le centre d'intérêt n'est plus, l'amour n'est pas une personnalité individualisée.  Un  “moi/je“, qui aime ? Cela ne veut rien dire, l'amour c'est l'amour, il n'y a pas mon amour où ton amour, il y a un amour commun à tous, un soleil qui se lève pour tous et chacun. Toutes ces histoires de mon amour je t'aime ce sont des histoires de : donne "moi" de l'attention.
On s'identifie à quelque chose ou le centre d'intérêts pourra en retirer quelque chose pour être assouvi ; cette création de l'image de soi qui en réalité n'est pas, elle attire à elle plus d'images pour se rassurer de son inexistence.

Le drame de l'illusion est le vice de nos croyances à nous faire passer pour ce que l'on n'est pas. Quand tu mets le doigt sur ce que tu n'es pas, quand tu n'en peux plus de faire semblant, quand tu lâches un peu dans un moment de solitude, là où tu ne joues plus à être forte(e) et quand tu es vulnérable et innocent(e). Dans ce moment-là, il va falloir rester seul(e), authentique, sans copier sur personne, sans attendre rien de quiconque. Tu es seul(e), c'est là où est la vraie liberté où tout est à apprendre  et où tu ne peux te dire "je sais", il n'y a pas de début ni de fin à découvrir.

Quand il y a de l'authenticité il n'y a plus la personnalité avec son caractère qui limite tout.
La personnalité étant le résultat culturel instauré par la tradition, les meurs. Chacun en fait ses conclusions et développe ainsi son charisme et son égo. Et bien plus loin ... Les gènes..., produit de l'ADN qui contribue au caractère et à ses appartenances, c'est la chaîne du passé qui fabrique ce que nous sommes aujourd'hui, nous ressemblons au passé, nos cellules en sont imprégnées et influencent toutes nos activités. En ressemblant au passé, tu te réconfortes. Je peux m'appuyer sur quelque chose que je connais et je me raconte que... Çà..., c’est très important, que faire partie de quelque chose qui me ressemble, rassure. Rien d'autre ne m'intéresse, à part, ma famille, le patrimoine les ascendants et descendants, je suis identifié avec une catégorie de la race humaine qui est la mienne pour laquelle j'ai de l'intérêt. La nature de l'intérêt est de diviser et inévitablement il y a conflit. Ainsi, tout le mécanisme de la pensée est division.
Mais ce qui se trame au fond de nos entendements par les conclusions du passé, en réalité n'existe pas, car l'intérêt d'une sécurité fabrique l'idéal du lien de la chair. La réalité c'est que la nature de chacun d'entre nous,  est faussé par  l’identité que l’on se donne. On n'est pas monsieur ou madame avec sa famille, ses enfants, son groupe, son pays. On n'est rien de tout ça qui divise le monde, s'identifier est un concept qui provient d'un idéal. Nous sommes vrais en étant rien et l'apparence que nous nous donnons fait de nous quelque chose. Alors, peux-tu n'être ce rien et être libre de tout ce que tu penses devoir être ?
Quand ton esprit est libre de devenir, de prétendre et de vouloir, toute l'énergie que tu avais utilisée à cette activité, va être disponible pour faire autre chose; tout ce que tu entreprendras  aura le  bénéfice de cette énergie pour aller  découvrir tes illusions. Tu auras toute cette énergie pour être attentif à tes réactions et tes tendances, qui portent la marque de ton conditionnement. Quand tu diras ; elle, c'est ma femme ! Ou, mon mari ! et que tu sois attentif à observer ton être, la vérité te sautera aux yeux, tu sauras que rien n'est à toi, que tu es accaparé par le mécanisme de tes pensées qui répètent toujours la même chose sans prendre conscience que c'est faux, mon argent, mon pays, ma voiture, mon Dieu, mes idées... la liste est trop longue pour être énumérer.
À force de générations, on a construit tout un système qui emprisonne l'esprit, à prendre les concepts pour de la réalité et on est habitué. On ne se pose plus de questions et c'est cela être conditionné..., embrigadé à réagir mécaniquement sans réflexion.

(M) N'a-t-on pas fait passer la forme avant l'esprit ?
Si on est relié à un père ou à une mère n'est-ce pas par la forme ?

(GR) La forme ! ? Faite de cellules, fabriqué d'atomes, d'eau, de molécule. La forme qui est la tienne et qui est la mienne n'a pas de différence, c'est la nature de tous les êtres humains, on diffère dans l'apparence superficielle, mais le fonctionnement est pareil, pourquoi diviserai-je pour dire que, elle..., c'est ma femme lui, c'est mon jardinier,  à vouloir s'identifier à la forme, nous avons créé de la division dans les esprits, non ?
Il y a tendance à s'accaparer l'autre au profit d'un centre d'intérêt, alors l'intéressé dit, ça c'est à moi!
C'est un concept pas une réalité, on se conditionne en dépit d'une réalité qui est : tout est un et ne peut être divisé. Mais dans son idéal l'intéressé croit pouvoir arriver à ses fins. Il n'y a pas de division possible, on invente seulement la possibilité à travers l'illusion, les pensées ont monté de toutes pièces cette illusion, mais rien de tout çà n'est la vérité.
Ainsi, la peur vient de la réalisation que tout ce que tu connais, est faux, alors tu t'accroches à ce connu, il y a une angoisse terrible de ne pas connaitre, tu t'accroches ainsi au passé. D'avoir ce que tu as, ce que tu sais, ce que tu es devenu, n'est pas une  réalité en soi. D’où la  terrible angoisse, c'est là, la peur fondamentale de la plupart des êtres humains. De ne pas vouloir affronter la réalité des choses, attise  l'angoisse d’être confronté à cette évidence, d'où : attachement à l'idéal que l'on a fabriqué de cette réalité.
Nous sommes une seule entité, on est fait pour se prendre par la main et vivre joyeusement. Regarde la nature,  il n'y a pas un plus que l'autre, tous ont une place, tout est imbriqué dans un, les nuages d'ici et de là-bas, l'eau, les arbres, les fleurs des oiseaux tous fonctionnent au gré d'un seul mouvement. Nous la pensée, les désirs, les peurs, nous avons divisé à travers nos illusions ce qui est un tout. On s'est isolé de l'autre par nos conclusions, nos envies, nos demandes, par nos peurs de ne pas être ce que l'on croit devoir être, nos peurs que l'autre dise, tu n'es pas ce que tu dis être.
Imagine que ton fils ou ta fille viennent te dire que tu n'es pas ma mère, tu es un être humain et c'est tout, il faudra l'accepter, parce que c'est une réalité évidente que tu n'es rien. Vivre sa vie tout en n’étant rien, avec aucune identification, c'est être sans ambition pour escalader l'échelle sociale, libre de toute identification qui crée l'image d'un soi pour être reconnu.
Ta vie entre dans l'ordre, plus de divisions, tu es entier avec le tout et c’est   ce qui fait de toi le rien. Un rien qui englobe tout, unifié avec tout. Tu n'es pas séparé par tout ce tu devrais être, ce que tu devrais être est  l'invention depuis le  monde de la pensée, alors gardes toi de l'illusion de prétendre  être autre chose que rien.
Libre de la peur, c'est de plus avoir ce besoin de contrôler la « mise à jour »  de l'image de soi, admettre que le rôle que tu joues est facteur d'une domination et qu'elle produira indubitablement de la souffrance.
Accepter de n'être ce rien et de laisser le mouvement de la vie se faire, c'est aussi accepter que personne ne porte pas attention à toi, tous  les gens fabriqués d’images qui te rencontrent ne te trouveront pas intéressant, tu es délaissé avec ta joie et ta paix, ils ne te comprennent pas.
Être libre demande une grande énergie pour démanteler les concepts du conditionnement, on se retrouve devant des situations où il y a de la solitude et c'est là que les peurs deviennent virulentes, mais que beaucoup fuient pour s'attacher à ce qu'ils connaissent être réconfortant.
Se découvrir tel que l'on est, requiert de l'attention pour observer ce qui se passe en soi.
Et pour voir tout le mouvement de la conscience, l'observateur ne doit pas être accaparé dans l'événement. Sinon, Ton esprit sera trop occupé à trouver une solution afin d'avoir du répit. Il lui faut être libre pour suivre cette conscience en mouvement pour apprendre ce qui se passe, un observateur libre d'observer n'intervient pas dans ce qu'il observe, s'il le fait il n'y a plus d'observation, il réintègre l'activité de ce qui était observé, pris en otage dans le fonctionnement mécanique de la pensée qui dicte à l'esprit inattentif comment les choses devraient être.
Mais si tu as bien cerné tout ce que tu n'es pas par l'observation de toi-même, reconnaissant que tu joues un rôle et que ce que  tu es, n'es as vraiment toi, il y a alors la fleuraison de la sagesse qui prend corps

(M) et ce “moi/je“ alors ! est-il éradiqué ?

(GR) Le monde et son activité, font partie du temps ;

“Moi/je“,  est toute l'activité du désir, de l'attachement, des conclusions, du plaisir… Je suis content, je suis triste, j'aime, j'aime plus. C'est l'activité de la pensée, c'est l'illusion qui sévit dans la conscience. Le paquet de mémoires qui réagit aux événements, c'est tout ce que tu n'es pas.  Peut-on être ce que le passé est, n’est il pas déjà mort ?  Il n'existe plus, laisse le s'enterrer de lui-même. Soit présent !

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