vendredi 10 avril 2015

L'eveil



         De tous les temps l'homme a voulu appréhender le mystère le plus profond qui intériorise la conscience humaine, il aura fallu à ceux qui s'y engageaient une vigilante attention, profonde et passionnée. C'est la quête la plus ancienne qui a consterné et captivé l'homme, celle de savoir si l'existence dans toute sa complexité avait en elle une autre signification qui dépasserait toutes les barrières de son ignorance pour trouver une vérité éclatante qui le libérerait de sa confusion.
Cependant, beaucoup de ceux qui ont affranchi les difficultés et ont pu s'en approcher, ont laissé des marques profondes à travers l'histoire de leur vécu et de leur enseignement.
Pourtant, aujourd'hui l'ignorance et la confusion demeurent plus que jamais et l'humanité semble s'accentuer dans un monde en dérive, ne se souciant pas de la vérité, ni de sa beauté, mais plutôt d'un idéal où se trouveraient éventuellement la réalisation d'un bonheur salutaire. la vie quotidienne de la plupart d'entre nous reste dans ses habituelles batailles avec très peu de moment de clarté.
          Il se passe un phénomène plutôt déconcertant, car dans la quête d'une vie meilleure, nous sommes confrontés aux désirs de ce que nous croyons être la solution, nous avons accumulé de la connaissance à travers les cultures, les traditions, les dogmes; les courants de pensée, en fait toute l'éducation et l'expérience que nous en retirons sont les matériaux avec lesquels nous fabriquons l'idéal et nous nous mettons à le poursuivre, ainsi, nous ne rencontrons pas la réalité, mais le produit de nos désirs.
         L’idéal projeté devient un réconfort, un soutien à notre condition de vie, où nous inventons quelque chose qui dépasse nos capacités. Un idéal qui sera la projection de nos désirs, qui sera le contraire de notre égoïsme, de notre violence, de notre mesquinerie et qui sera l'état à atteindre sur la façon de nous comporter. Un principe qui fera régner l'ordre dans la confusion que nous cultivons, une règle à suivre pour qu'aboutisse par la soumission à l'idéal un règne meilleur qui nous sauvera de nos guerres et ses disputes infantiles de la convoitise.

Un idéal que nous adorons, que nous taillons dans la pierre et que nous écrivons sur du papier, de jolies phases que nous encadrons en les exposants aux rangs de sacré.
Nous nous racontons à nous-mêmes qu'un jour je serais capable d'être plus gentille, moins violant, que je cultiverais la vertu et l'amour, tout en continuant à cautionner un monde malhonnête où la même vie de mes envies, de mes désirs remplis de mes ambitions à me satisfaire ne soit pas dérangés. Cette démarche se puise au réconfort que cet idéal, d'un Dieu qui pardonne de jouer à perpétuer les souffrances, à garder mes privilèges dans l'indifférence du plus faible.

Si nous sommes consternés de voir cette mascarade, si nous avons quelque part une envie de vérité, voyant l'état et la condition de la vie que nous avons fabriquée autour de nous tout en constatant que nous cherchons à nous excuser. Alors, peut-être que cette perception naîtra le choc qui nous donnera l'énergie suffisante pour affronter cette hideuse vérité de nous-mêmes.
Nous pourrions alors abandonner le rêve de la vie que nous nous sommes raconté à nous-mêmes.
Il est bien évident que la vérité n'est pas le bienvenu dans nos styles de vie moderne, elle vient détruire les croyances qui nous arrangent, pour que l'ego continu à faire barrage à la sensibilité, la liberté et la beauté de ce qui existe derrière les masques que nous utilisons pour jouer le rôle de nos instinctives demandes. Ce sont des habitudes cultivées depuis des décennies, ce sont les mensonges qui nous permettent de renier la réalité et qui prônent sur nos conclusions leurs sombres desseins, elles nous retirent la faculté de questionner et de douter, gardant nos esprits dans le domaine de la spéculation et de l'espoir.

C'est seulement quand l'esprit est libre de tout idéal et de toutes illusions qu'il pourra explorer au-delà de tout concept établi que nous en avons fait de la vie. Ce que la pensée, le raisonnement, l'idéal, le rêve et l'imagination sont à l'homme, resteront les limites de ses propres projections. C'est au-delà des limites de la connaissance cumulé du passé, que commence la croyance, pour faire place à l'illusion de la réalité, l'esprit doit d'abord se débarrasser des concepts que la pensée fabrique.

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